"Droits d'informer", Laraïchi défie le gouvernement Benkirane

Fayçal Laraïchi, président de la SNRT, et Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication.

Fayçal Laraïchi, président de la SNRT, et Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication. . DR

Revue de presseKiosque. La diffusion par la télévision des "ihatat" (droits d'informer) des conseillers au début de la séance des questions orales qu'a abritée, mardi, la deuxième Chambre, a fait office de grand événement.

Le 15/04/2014 à 22h49

"Laaraichi se rebelle contre le gouvernement et défie le verdict de la justice", titre en Une Akhbar Al Yaoum qui ajoute que la première chaîne paublie a diffusé les "ihatat"de la Chambre des conseillers malgré le verdict du tribunal administratif. Le quotidien affirme que la SNRT, dirigée par Fayçal Laraïchi, a fait fi du jugement dudit tribunal qui a suspendu la décision de la Haute autorité de la communication et de l'audiovisuel (HACA) en diffusant les "ihatat" des conseillers. Akhbar Al Yaoum révèle ainsi que le gouvernement a très mal accueilli cette diffusion en direct, soulignant que Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, a déclaré au quotidien que l'avocat du gouvernement avait transmis une copie du jugement à la SNRT et à toutes les parties concernées mardi 15 avril avant midi.

Annass écrit, pour sa part, que Benkirane a eu droit à une "demi-victoire" dans l'affaire des "ihatat". Le quotidien rapporte en effet que le tribunal administratif a relevé un vice de forme dans la décision de la HACA qui n'a pas l'autorité requise pour prononcer des avis consultatifs faisant office de jugement. Il s'agit là d'une sorte "d'excès de pouvoir", à en croire Annass. Al Khabar, de son côté, annonce son article sur le sujet avec un gros titre tonitruant : "La justice donne raison à Benkirane face à la HACA et au PAM". Le quotidien, qui affirme détenir une copie de la décision du tribunal administratif de Rabat, rapporte que la juridiction estime que la polémique recouvre un caractère urgent et important. Elle a de ce fait décidé d'annuler la décision de la HACA en se basant sur les articles 25 et 46 du cahier des charges de la SNRT et l'article 100 de la Constitution.

Droit d'informer... droit à l'information

L'article 100 de la Constitution stipule qu'une séance hebdomadaire est tenue dans chaque Chambre au Parlement marocain pour que les membres du gouvernement répondent aux questions des représentants du peuple. L'approche du citoyen ordinaire, qui suit peut-être mais se perd dans les dédales de la politique et d'enjeux qui le dépassent, veut que la tradition des "ihatat" donne l'occasion aux conseillers de l'opposition d'attirer l'attention sur des sujets jugés urgents. Aussi, pourquoi tant d'acharnement à vouloir les supprimer de l'antenne ?

Par Fatima Moho
Le 15/04/2014 à 22h49