La télévision publique va mal. Selon des sources fiables, depuis janvier 2013, la SNRT n’a reçu que 12% du montant de son budget de fonctionnement censé être remis par le ministère de tutelle. Pis, selon nos informations, le compte bancaire de la société audiovisuelle nationale (Attijariwafa bank) est déficitaire de près de 200 millions de DH. Une somme pour laquelle la SNRT doit débourser pas moins de 5 millions de DH d’intérêts.
Friture sur les… comptes
L’annulation de la taxe pour le soutien du fonds de développement du champ audiovisuel, entrée en vigueur en 2012, n’arrange pas les choses (400 millions de DH par an). Sans parler de ces 200 millions de DH qui ne seront pas investis en 2013. Cela s’inscrit dans le cadre de la dernière décision du gouvernement de suspendre 15 milliards de DH de dépenses d’investissement prévus au cours de l’année. Résultat, aujourd’hui, le déficit budgétaire de la SNRT a atteint les 600 millions de DH. Si les caisses ne sont pas renflouées dans les six prochains mois, il est clair que la SNRT risque la faillite.
La crise est passée par là !
L’on sait bien que la télévision nationale vit en grande partie -et comme tout média- des financements publicitaires. Or crise économique oblige, les budgets de communication ont été nettement revus à la baisse au cours de ces deux dernières années. La télévision a d’ailleurs été la première à en souffrir. En temps de disette, les annonceurs ont changé leurs "habitudes de communication" pour des médias plus ciblés et plus accessibles. Si en plus de cela l’Etat, dont la subvention sert essentiellement a assuré le fonctionnement "de base" des chaînes, n'assure pas… ce sont nos petits écrans qui risquent d’en prendre un sacré coup.