Célébrer la fête des amoureux, pourquoi pas en offrant des fleurs, n'offense en rien les bonnes moeurs ou la charia (loi islamique), a jugé Ahmed Qassim al-Ghamdi, ancien chef de la police religieuse dans la ville sainte de La Mecque. "C'est un acte de bienveillance que de s'échanger des voeux à l'occasion de fêtes occidentales (...), y compris la Saint-Valentin", a dit ce dignitaire à la télévision Al-Arabiya.
Mercredi, jour de la Saint-Valentin, les fleuristes de certaines villes saoudiennes, comme Jeddah, vendaient ouvertement des roses rouges ou des souvenirs à l'effigie de la fête des amoureux, sans être inquiétés par la police religieuse. On peut même offrir "des roses rouges, tant que c'est à des personnes pacifiques qui n'ont pas d'animosité ou ne sont pas en guerre avec les musulmans", a-t-il ajouté.
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Un tel commentaire, de la part d'un religieux saoudien, aurait été inconcevable il y a encore deux ans, lorsque la police religieuse était encore la gardienne musclée de la ségrégation des sexes et l'arbitre omniprésent de la moralité. Mais dernièrement, le royaume saoudien a initié une série de réformes tendant à un islam plus modéré, dont l'une a retiré aux policiers religieux leur pouvoir de police.
Le nouvel homme fort du pays, le prince héritier Mohammed ben Salmane, 32 ans, mène une vaste politique de libéralisation de la société saoudienne, qu'il a promis de ramener à un islam "ouvert et modéré".