Robert Plant a récemment lancé une série de podcasts intitulée "Digging Deep", émissions animées par le journaliste Matt Everitt et qui offrent l’occasion à Robert Plant de retracer les temps forts de sa vie. La sortie du premier épisode de "Digging Deep" le 3 juin sur Spotify, iTunes, YouTube, Acast et Deezer, a été suivie de deux autres podcasts dans lesquels Robert Plant narre sa vie de rockeur sur fonds de morceaux de musique choisis pour illustrer chaque période racontée.
"Depuis 1981, j’ai apprécié de nombreux musiciens, aussi incroyables que passionnants. Des hommes et des femmes qui m’encouragent et éclairent, me présentant des courbes folles que je n’aurais jamais pu imaginer" confie-t-il.
Dans le cadre du 3ème podcast, Plant a puisé dans une période assez sombre de sa vie quand il a fallu mettre des mots sur la musique de "Achilles Last Stand", titre de l’album "Presence", sorti en 1976.
C’est après un grave accident de voiture qu’il commence à écrire, alors qu’il est alité. Son inspiration, il la trouvera alors au Maroc.
"J’étais allongé dans un lit, au Continental Hyatt House (le Riot House), à Los Angeles. C’était en 1975, pendant Halloween et tout le monde dehors faisait la fête. J’ai commencé à écrire au sujet de la liberté et de l’évasion. Cette chanson était un appel à partir dans un endroit pour y renaître, un endroit où la beauté et l’esthétisme règnent. Ce que j’évoquais alors c’était indéniablement les montages de l’Atlas au Maroc."
"J’étais tellement désespéré, j’avais envie de fuir ailleurs. Je préférais être dans les montagnes de l'Ourika ou d’Asni au Maroc que dans cet hôtel. J’avais constamment envie d’être là bas, au Maroc, et même maintenant d’ailleurs", explique-t-il avant de préciser qu’il y était justement il y a 3 semaines à peine, pour son anniversaire.
Robert Plant plonge dans ses souvenirs pour raconter sa première rencontre avec le Maroc en 1972 en plein mouvement hippie.
"Il y avait une forte culture hippie au Maroc à cette époque. Beaucoup de choses se passaient vers Ketama. Brian Jones y était allé avec du matériel pour enregistrer les Jujukas. Le nord ne m’attirait pas trop, j’étais plus subjugué par le sud, je voulais savoir ce qu'on ressentait en s'approchant du Sahara. Je suis donc parti à Marrakech, à mi-chemin, une ville qui ne ressemble plus à ce qu’elle était à l’époque. Aujourd’hui, je crois que la deuxième langue la plus parlée est le russe. C’était tellement stimulent, excitant...Nous étions totalement inconscients de la façon dont les gens nous influençaient, nous arnaquaient dans les rues. C’était fantastique", se remémore-t-il en riant.
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Quand le journaliste lui demande comment ils étaient perçus par les Marocains, eux ces rockeurs aux cheveux longs, Robert Plant répond, "je crois que personne n’était impressionné par nous. Jimi Hendrix était parti à Essaouira, sur la côte atlantique. Il y avait là-bas des mystères qui ne sont toujours pas résolu à ce jour. Puis il est parti dans une vallée (la vallée du paradis) sur la route d’Agadir, où il y avait des cascades. Il y avait beaucoup de choses mystiques qui se passaient là-bas, et les hippies étaient impliqués aussi dans de nombreux pillages d’objets sacrés. Les gens ne comprenaient pas pourquoi nous étions comme ça. Ils n’ont pas vu Woodstock au Maroc, donc le mouvement hippie y avait une autre résonnance. Mais de manière générale, ça a été la plus incroyable expérience de toute ma vie."
Et de poursuivre aussi enthousiaste que lucide: «Les Marocains sont tellement fantastiques, ce sont des gens tellement drôles. J’ai souvent été considéré comme un distributeur d’argent (ATM). Depuis 46 ans que je vais là-bas, je connais tous les arnaqueurs de Marrakech, sur la place Jemaa El Fna. Ils ont tout essayé mais avec moi ils ont fini par abandonner (rires). Certains se sont mariés avec des touristes allemandes, sont partis à Düsseldorf, avant de revenir cinq ans plus tard au Maroc parce qu’ils ne se font pas au mode de vie européen. Avec le temps qui passe, je me suis senti de mieux en mieux là-bas, de plus en plus à l’aise et même à profiter pleinement de la joie de vivre des Marocains et de la beauté du Maroc."
Plus tôt ce mois-ci, Robert Plant a également annoncé la sortie prochaine d’un nouveau documentaire sur Led Zeppelin. Le film réalisé par Bernard MacMahon retracera les débuts du groupe jusqu’en 1970 et mettra en vedette de nouvelles interviews de Plant, Jimmy Page et John Paul Jones, ainsi que des interviews archivées de John Bonham.