Volailles: les professionnels expliquent l’envolée des prix

Des dindes d'élevage.

Le 09/05/2023 à 16h40

VidéoLes prix des volailles continuent à s’envoler, atteignant des niveaux records. Le kilo de poulet se vendant désormais à 27 dirhams et celui de la dinde à jusqu’à 75 dirhams, la frustration des citoyens se reflète directement sur la demande.

Des niveaux jamais vus. Sur les marchés nationaux, les prix des volailles s’envolent. Le prix du kilo de poulet varie désormais entre 26 et 27 dirhams, tandis que pour la dinde, il faut compter 70 dirhams sur les marchés de proximité et 75 dirhams dans les grandes surfaces. En plus des consommateurs, cette hausse inquiète aussi les producteurs.

Interrogé par Le360, Mustapha Mountassir, président de l’Association nationale des producteurs des viandes de volaille (APV), explique que la hausse des prix des volailles sur le marché national était «inévitable» en raison de la crise que traverse le secteur depuis plus de deux ans. La filiale des volailles a subi de lourdes pertes depuis 2020 en raison de la pandémie du coronavirus, détaille-t-il.

Cette crise a poussé certains producteurs à cesser leurs activités en raison de la hausse des prix des aliments jusqu’à environ 80% en raison de la guerre russo-ukrainienne. «Les coûts de production sont passés de 11 dirhams à plus de 16 dirhams», tonne notre interlocuteur.

La conséquence directe de cette situation est le recul significatif de la production, puisque les éleveurs qui ont subi d’importantes pertes ne peuvent pas reprendre la production. «Cela a entraîné une offre inférieure à la demande, tirant les prix vers le haut.»

Mustapha Mountassir rappelle que son association avait déjà mis en garde contre cette situation et avait envoyé de nombreux rapports aux responsables pour les alerter de ce danger, soulignant que la chaîne de production diminuerait de plus en plus si rien n’était fait.

A propos des consommateurs, le représentant de la filiale avicole regrette que l’envolée des prix des volailles constitue un coup dur pour le pouvoir d’achat des Marocains, rappelant que les producteurs n’avaient aucun contrôle sur la situation en raison des pertes qu’ils subissaient.

La baisse de la production risque de s’aggraver pour une autre raison, selon Mustapha Mountassir: «Alors que les accouveurs produisaient, il y a seulement 6 mois, 9 millions de poussins par semaine, actuellement, la production a chuté à 6 millions de poussins par semaine, soit une baisse de 33% de la production.» Et cette faible production risque de maintenir les prix à leurs niveaux actuels.

Par Hafida Ouajmane et Said Bouchrit
Le 09/05/2023 à 16h40