Noureddine Bensouda a, à cet effet, souligné que la dette publique consolidée englobant la dette du Trésor, des établissements et entreprises publiques, des collectivités territoriales, et les arriérés dus par l'Etat ainsi que les engagements hors bilan, constitue un défi majeur qui ne peut être ignoré, notant que la question des ressources de l'Etat est également une question de l'heure et que le fait de le reconnaître "est déjà un point positif".
Après avoir rappelé la volonté du chef du gouvernement de mettre en œuvre la réforme de la fiscalité et revoir les dépenses fiscales, Bensouda a fait savoir que le projet de loi de Finances 2022 a déjà entamé le processus de réforme, en abandonnant la progressivité de l'impôt sur les sociétés (IS) qui a fait perdre au Trésor des recettes non négligeables et a augmenté inutilement la complexité du système fiscal et dont la gestion a été coûteuse aussi bien pour l'Etat que pour les opérateurs économiques.
"L'ingénierie financière recourant, entre autres à la cession d'actifs, ne règle pas les questions économiques, politiques et sociales sur le long terme. Il s'agit là d'un sujet d'État qui nécessite la participation de tous les acteurs, avec une bonne coordination entre le secteur privé et le secteur public en s’appuyant sur un capital humain de qualité et en se fixant un cap clair et bien défini", a-t-il dit, précisant que le secteur public et le secteur privé sont condamnés à vivre ensemble et doivent se respecter mutuellement et prendre en considération la variable temps, fondamentale pour l'entrepreneur afin de réaliser ses projets, et pour l'Etat en vue d'assurer un service public de qualité.
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Le Trésorier général a, dans le même contexte, fait observer que la politique fiscale constitue l'un des moyens pour réduire les inégalités sociales et territoriales, soit l'un des défis majeurs de la société marocaine, mettant en avant la nécessité d'assurer une meilleure redistribution des revenus, principalement en augmentant la part des impôts directs dans la structure des recettes fiscales.
Cependant, a-t-il poursuivi, il convient d'éviter les réformes dites "monotones" qui consistent à accorder, à titre d’exemple, des réductions d’impôts pour tous les revenus, avec des réductions plus importantes dont bénéficieraient les revenus les plus élevés. Et de soutenir que "l'idéal de justice sociale ne se résume pas à la seule justice fiscale, mais s'étend également à la justice des choix budgétaires".
Ce colloque, qui se tient jusqu'au 20 novembre à l'initiative du ministère de l'Economie et des Finances (TGR), en partenariat avec l'Association pour la Fondation Internationale de Finances Publiques (FONDAFIP), a démarré par la présentation des rapports introductifs et des témoignages.
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Au menu dudit colloque figurent également trois panels qui s'articulent autour de plusieurs axes. Le premier axe concerne les stratégies et les modalités de financement des questions se rapportant à la fragilité sociale, notamment la vieillesse, la retraite et les personnes en situation de handicap, alors que le deuxième aborde le rôle des pouvoirs publics face aux défis économiques, aux impératifs de la croissance, à la transition démographique et aux problématiques liées aux inégalités territoriales.
S'agissant du troisième axe, il traite des politiques publiques stratégiques en relation avec la programmation budgétaire, les enjeux de la dette, la transition numérique, ainsi que l'évaluation des politiques publiques.
Reportage vidéo: Khalil Essalak-Le360