Vidéo. Maroc-Turquie: ce que vous devez savoir sur l'ALE amendé

Le360

Le 08/10/2020 à 14h34

VidéoLe gouvernement a adopté ce jeudi, lors de sa réunion hebdomadaire, le projet de loi amendant l'accord de libre-échange entre le Maroc et la Turquie. Un rééquilibrage qui passe par l'instauration de droits de douane, allant jusqu'à 90%. Voici les explications d'un économiste marocain.

"L'accord amendé, signé en août 2020 entre les gouvernements du Maroc et de Turquie, prévoit l'imposition des droits de douane durant cinq années pour les produits industriels fabriqués en Turquie", a affirmé l'économiste Jawad Nouhi, dans une déclaration pour Le360. L’Accord de libre-échange (ALE) entre le Royaume du Maroc et la République de Turquie, qui vient ainsi d'être amendé, avait été signé en avril 2004. Entré en vigueur le 1er janvier 2006, il couvre les produits agricoles et les produits industriels.

Selon cet économiste, "la hausse des investissements turcs au Maroc et la protection des produits agricoles et textiles du Maroc constituent un des volets majeurs de cet accord commercial amendé".

Pour cet expert, les principaux points de l'accord s'articulent sur "la hausse des taxes douanières sur les produits industriels d'origine turque, pouvant atteindre jusqu'à 90%".

Une commission mixte, a signalé Jawad Nouhi, a été créée pour "évaluer d'ici cinq ans le réajustement de l'accord de libre-échange".

Dans sa seconde partie, ce nouvel accord bilatéral prévoit aussi "des mesures exceptionnelles provisoires sur les droits de douane, pouvant aller jusqu'à 30% pour les produits industriels marocains nécessitant une protection".

L'accord insiste en outre sur le développement des investissements directs turcs au Maroc, en portant "ce volume à au moins 14% de plus", ainsi que la diversification des échanges commerciaux.

Près de "vingt ans après la conclusion de cet accord, le Maroc est arrivé à la conclusion que c'est la Turquie qui en est bénéficiaire, au détriment du Royaume, à présent, les choses ont été rectifiées", a expliqué cet économiste.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Benmini
Le 08/10/2020 à 14h34