Signalé pour la première fois au Douar Saniat Berguig de la province de Sidi Bennour, la cochenille a ravagé la totalité de la production de cactus au niveau de cette zone, pour se disséminer très vite et de façon imprévisible vers d’autres zones de production sur l’ensemble du pays.
Immédiatement après le diagnostic de cette maladie, toutes les mesures nécessaires ont été mises en œuvre pour contenir son développement. Cependant, en l’absence de solutions connues pour parer à la dissémination de la cochenille du cactus, que ce soit au niveau national ou international, le ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts a mis en place un plan d’urgence d’envergure de lutte contre la cochenille du cactus dès 2016.
En parallèle aux actions d’intervention d’urgence de traitement chimique, d’arrachage et d’enfouissement des plants de cactus totalement infestés, le programme développé par le ministère a porté sur une recherche ciblée, pour notamment, la sélection de variétés résistantes et la mise au point de produits de traitement.
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Le programme a été mené au niveau de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA). Les efforts mis en place dès 2016 ont porté sur trois axes principaux de lutte: la lutte biologique, les biopesticides et la sélection de variétés de cactus résistantes à la cochenille. L’infrastructure correspondante a été installée sur une superficie de 4 ha à la station de mise en valeur agricole de l’ORMVA du Doukkala à Zemamra.
«Le programme de sélection a pu réaliser une avancée majeure avec des résultats concluants marqués par l’identification de huit variétés de cactus résistantes à la cochenille à partir d’une collection appartenant à l’INRA», annonce Aziz Akhannouch. Le ministre de l’Agriculture a effectué une visite de terrain pour s’enquérir de l’état de ces nouvelles plantations.
Après vérification de la stabilité de leur résistance, les huit variétés identifiées ont été inscrites par l’ONSSA au catalogue officiel des espèces et variétés végétales au Maroc. Il s’agit des variétés Marjana, Belara, Karama, Ghalia, Angad, Cherratia, Akria et Melk Zhar.
Cette prouesse de l’INRA permet ainsi de relancer une filière que certains annonçaient comme condamnée. Pour rappel, avec le soutien financier et l’encadrement technique du ministère de l’Agriculture et l’adhésion des agriculteurs à la politique de plantation du cactus, les superficies plantées ont atteint 170.000 ha avant la fin du Plan Maroc Vert.
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Pour assurer une valorisation harmonieuse, plusieurs unités de conditionnement et de transformation de cactus ont été construites et équipées pour valoriser les produits et les sous-produits de cactus (consommation humaine du fruit frais, transformation alimentaire, aliments de bétail, et produits cosmétiques et thérapeutiques divers).
Le développement de cette filière a généré aux populations rurales d’importants revenus allant de 10.000 à 20.000 dirhams par hectare, notamment dans les régions au potentiel agricole limité où la culture du cactus s’adapte, résiste aux aléas climatiques et nécessite de faibles intrants.