La machine CNSS est bien huilée. Tout est prêt pour réussir le lancement du nouveau mécanisme d’indemnisation des salariés en arrêt de travail à cause du Coronavirus. Opérationnel depuis hier, mercredi 25 mars à 21h, le portail covid19.cnss.ma a déjà reçu plus de 41.000 demandes d’indemnisation émanant de 9.250 entreprises (décompte arrêté ce jeudi 26 mars à 10h). «Les équipes de la CNSS ont travaillé jour et nuit pour mettre en place un portail simple, sécurisé et accessible. Les salariés et les employeurs n’auront pas à se déplacer aux agences», a affirmé Abdellatif Mortaki, DG par intérim de la CNSS.
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Ledit portail s’adresse aux entreprises qui télé-déclarent leurs cotisations sociales (environ 185.000). L’indemnité de 2.000 dirhams est quant à elle réservée aux salariés qui vont perdre leur travail à cause du Coronavirus. Mortaki estime à 430.000 l’effectif des salariés affiliés à la CNSS qui devraient bénéficier de l’appui du Fonds spécial pour la gestion de la pandémie de Coronavirus, pour un coût global d’environ 4 milliards de dirhams (ce montant couvre également les allocations familiales et l’Assurance maladie obligatoire, AMO). Dans cet exercice d’estimation, le patron de la CNSS se réfère aux activités qui, soit ont été contraintes de fermer sous l’effet de la proclamation de l’état d’urgence sanitaire (cafés, hammams, coiffeurs, restaurants, etc.), soit ont été impactées directement par la crise (transport aérien, agences de voyage, hôtels, évènementiel, etc.).
Le montant de l’indemnité, soit 2.000 dirhams, correspond à la moyenne des prestations servies par la CNSS au titre de l’Indemnité pour perte d’emploi (IPE), prévue par le régime de sécurité sociale, a-t-il ajouté.
Les entreprises, notamment les PME, doivent-elles verser aux employés un complément pour atteindre le Salaire minimum légal (Smig)? Non, répond Mortaki. «L’indemnité n'a pas vocation à remplacer le salaire entier. C’est un moyen de subsistance destiné aux salariés en arrêt de travail», explique-t-il.
Prise en charge totalement par le Fonds spécial pour la gestion du Coronavirus, l’indemnité mensuelle de 2.000 dirhams annule et remplace l’IPE. «L’IPE n’a pas été conçue pour faire face à cette situation exceptionnelle. Les études actuariales sur la base desquelles ont été fixés les montants des cotisations n’ont pas prévu des sorties massives de ressources. Financièrement, l’IPE ne peut en aucun cas faire face à cette situation. Heureusement que l’Etat est là pour prendre en charge les conséquences de cette pandémie. Sinon, toutes les réserves de l’IPE auraient pu s’épuiser», poursuit Mortaki.
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Le dispositif IPE étant suspendu et remplacé par le mécanisme installé par le Comité de veille économique, le conseil d’administration de la CNSS a décidé de contribuer à l’élan de solidarité nationale, à travers un don de 500 millions de dirhams, prélevés sur les disponibilités de la branche IPE, au profit du Fonds spécial pour la gestion du coronavirus.