3,2%. C’est la croissance économique prévue par le haut-commissariat au Plan pour l’année 2024, après 2,9% estimée en 2023. Une prévision établie en prenant en considération les dispositions annoncées dans la Loi de Finances 2024.
En effet, cette année devrait se caractériser par la mise en œuvre d’une panoplie de mesures en vue d’atténuer les effets liés aux conséquences socioéconomiques de l’inflation, de la sécheresse et du séisme d’Al Haouz. Mais «au-delà des statistiques, le HCP a fourni une analyse plus pertinente qui met en relief les multiples défis auxquels fait face l’économie marocaine», écrit l’hebdomadaire Finances News.
Et pour cause, en dépit de la poursuite de son processus de rétablissement, l’économie nationale n’est pas encore parvenue à réaliser le rythme de croissance escompté, témoignant d’une phase de transition plus lente que nécessite une pleine restauration économique. L’institut explique que la reprise limitée post-covid n’a pas permis de compenser intégralement les pertes engendrées par le recul prononcé de la croissance économique en 2020.
«Ceci est particulièrement notable au niveau du marché de l’emploi, qui continuerait d’éprouver des difficultés à surmonter les impacts d’une perte de près de 432.000 postes sous le choc du Covid», lit-on. La croissance économique, fragilisée par la récurrence des années de sécheresse et par les retombées des tensions géopolitiques persistantes, peine à soutenir efficacement la création de postes d’emploi permettant de revenir aux taux de chômage d’avant crise.
L’économie nationale est en perte nette annuelle moyenne de plus de 75.000 emplois durant les trois dernières années, avec un taux de chômage record au 3e trimestre 2023 de 13,5%. Cette tendance aurait des impacts substantiels sur l’évolution des revenus et de l’épargne, notamment dans un contexte où l’inflation s’avère difficilement atténuable et où les efforts pour la dynamisation économique sont plus que jamais nécessaires.
Les perspectives modérées de la croissance économique soulèvent l’importance cruciale de réaliser une croissance économique plus créatrice d’emplois. «Cette nécessité est d’autant plus pressante que le contenu en emploi de la croissance économique a tendance à s’affaiblir et que la croissance potentielle de l’économie nationale enregistre une tendance baissière», fait remarquer le HCP.
Dans ce contexte soumis aux contraintes à la fois externes et internes de l’économie nationale, en particulier celles liées à l’ampleur de l’intervention de la politique budgétaire, il est inéluctable, estime le HCP, de dégager des espaces budgétaires supplémentaires pour contribuer davantage au processus de stimulation de l’activité économique.