Il y a un peu plus de 30 ans, le gouvernement a dû céder aux requêtes des députés qui réclamaient des taux réduits pour les produits de base et l’exclusion de plusieurs secteurs du champ d’application de la TVA, pour éviter le choc sur les prix à la consommation. Aujourd’hui, les conséquences d’un tel choix impactent toujours l’économie marocaine, rapporte le quotidien L’Économiste dans son édition de ce lundi 2 octobre.
Le journal rappelle qu'il existe, aujourd’hui, cinq taux d’imposition (0, 7, 10, 14 et 20 %), sans que la taxation ne touche tous les secteurs. Raison pour laquelle le problème est transféré aux contribuables qui s’approvisionnent et facturent parfois à des taux différents. C’est ce qui explique d’ailleurs le butoir qui pénalise la trésorerie de tout le tissu économique.
Effet dominoL’Économiste précise que la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc) estime les créances de crédit TVA sur le Trésor à 30 milliards de dirhams, dont 16 milliards de dirhams concernent le groupe OCP.Par conséquent, les entreprises ont de plus en plus de mal à payer, à temps, leurs fournisseurs, qui transfèrent ce trou financier à leurs prestataires.
Le journal rapporte également que le secteur longtemps pénalisé par le système de gestion de la TVA reste l’agroalimentaire. Il faut rappeler, à ce titre, que l’industrie de ce secteur d’activité s’approvisionne en produits agricoles totalement exonérés d’impôts. Parallèlement, cette industrie applique une TVA allant de 7 à 20% à la moindre transformation. Pour L’Économiste, la filière agroalimentaire doit donc supporter la taxation du chiffre d’affaires plutôt que la transformation.