Troubles en mer Rouge: pour le Maroc, l’impact reste modéré

Le cargo Galaxy Leader, saisi par les rebelles houthis le 19 novembre 2023 en mer Rouge.. AFP or licensors

Revue de presseMalgré une hausse notable des coûts de fret, la crise en mer Rouge a eu pour le moment un impact modéré au Maroc. Toutefois, une extension de cette crise au-delà du premier semestre de cette année 2024 pourrait avoir des conséquences plus graves. Une revue de presse de L’Observateur du Maroc.

Le 15/01/2024 à 20h26

Selon les conclusions d’une étude commanditée par Allianz Trade sur les répercussions de la crise en mer Rouge, ses conséquences actuelles restent «modérées pour le Maroc», assure L’Observateur du Maroc.

«Bien que les coûts de fret ont augmenté de 240% depuis novembre 2023, l’impact [de la crise] reste limité», indiquent les auteurs de ce document, selon lesquels sa «prolongation au-delà du premier semestre de 2024 pourrait entraîner une augmentation de l’inflation mondiale de 0,5 point, une diminution de la croissance de 0,4 point, et un recul de 1,1 point du commerce mondial en 2024».

Pour l’hebdomadaire, «la crise en mer Rouge a généré des perturbations significatives dans le trafic maritime, forçant les compagnies de fret à choisir des itinéraires plus longs et onéreux. Les conséquences sur l’inflation, le commerce mondial, et la croissance économique, soulignent le rôle crucial de la mer Rouge, par où transite un tiers du trafic global de conteneurs et 40% des échanges Asie-Europe».

Mais l’impact actuel de cette crise reste modéré, expliquent les auteurs de cette étude, et ne représente pas «une alerte majeure pour l’économie mondiale».

Malgré l’augmentation des coûts du fret, la demande de biens reste mesurée, les stocks dans divers secteurs sont élevés, et le fret maritime a accru ses capacités avec de nouveaux porte-conteneurs, décrivent-ils dans ce document, où ils avertissent toutefois que si cette crise persiste au-delà du premier semestre de 2024, les chaînes d’approvisionnement pourraient subir des répercussions bien plus sévères.

Dans ce scénario de prolongement de la durée de cette crise, le doublement des coûts de fret maritime engendrerait une augmentation de l’inflation mondiale à 5,1% en 2024.

Ses impacts seraient plus significatifs en Europe et aux États-Unis, avec une perte de la croissance du PIB de -0,9% pour l’Europe et de -0,6% pour les États-Unis.

Dans le monde, et dans ce cas de figure, expliquent les auteurs de ce rapport, «la croissance du PIB serait limitée à [une moyenne de] 2% cette année».

Après les récentes perturbations concernant le commerce mondial, les délais de livraison des fournisseurs ont retrouvé une normalité inférieure à la moyenne pré-pandémie, décrivent les auteurs de ce document, relayé par L’Observateur du Maroc.

Toutefois, des perturbations prolongées de la crise qui sévit actuellement en mer Rouge «pourraient entraîner une diminution de -1,1 point de la croissance du commerce mondial en volume, limitant sa croissance à 1,9% en 2024», prévient l’hebdomadaire.

Et selon ce rapport commandité par Allianz Trade, «les prix de l’énergie représentent un vecteur-clé de la propagation de la crise actuelle à l’économie mondiale, en particulier pour l’Europe».

Entre le début de la crise en mer Rouge et le 22 novembre 2023, le prix du baril de Brent a ainsi augmenté de près de 2% sur les marchés internationaux, et en Europe, les prix du gaz ont été caractérisés par une hausse de 3,6%.

Par Lamia Elouali
Le 15/01/2024 à 20h26