A partir de ce mardi 12 décembre, une nouvelle opération de soutien aux transporteurs routiers sera de mise. «Cette énième opération vise, à l’instar des précédentes, à éviter toute répercussion de la flambée des prix des carburants, sur les tarifs du transport routier. L’Etat essaie au maximum de contrer une hausse des prix du transport, avec des subventions qui ont dépassé 4,2 milliards de dirhams à la veille du lancement, les mois précédents, de la dixième opération de soutien», explique le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du même mardi 12 décembre.
Si cette décision est salutaire, du fait qu’elle permet d’éviter une hausse des prix du transport, c’est aussi l’occasion de rappeler qu’elle est révélatrice de la préférence portée à un traitement par «effet doliprane» plutôt qu’à une thérapie de choc dans le secteur du transport routier, lit-on.
Le secteur peine pourtant à se donner de la visibilité. «On a l’impression que ce calmant est devenu une règle, alors qu’on peine à mettre en œuvre la feuille de route du transport routier, qui est censée faire gagner le secteur en maturité», s’indignait récemment un professionnel du transport, cité par Les Inspirations Eco.
Ce constat est confirmé du côté de la Fédération nationale des chauffeurs et professionnels du transport au Maroc. «Le secteur du transport est confronté à plusieurs problèmes. J’ai même envie de dire qu’il n’y a que des problèmes à tous les niveaux. En ce qui concerne l’accès à la profession, cela fait huit ans que nous attendons le lancement de la carte professionnelle pour les conducteurs, mais rien jusqu’à ce jour», fustige son représentant, Mohamed Mitali.
«Malgré toutes les avancées observées ces dernières années, notamment en termes de couverture sociale, les chauffeurs et conducteurs de transport sont laissés en rade», estime-t-il, non sans pointer du doigt «un véritable problème d’organisation du secteur du transport, car il dépend malheureusement de deux départements ministériels, ce qui retarde la concrétisation des programmes de réforme».
Résultat, une recrudescence de l’activité informelle. Tout cela, alors qu’un autre axe majeur de la feuille de route tarde lui aussi à se mettre en place. Il s’agit de l’indexation. Celle-ci est censée améliorer les relations entre acteurs du transport, notamment entre les fournisseurs et les entreprises de transport, afin d’éviter des impacts liés aux fluctuations des prix de ces carburants.
Au-delà de cette aide système, certaines voix alertent déjà sur les risques, pour les transporteurs, «de considérer ces aides comme acquises». Le jour où le gouvernement les arrêtera, sans pour autant tracer une véritable stratégie de relance du secteur, il faudrait s’attendre à des remous, avertit le quotidien.