Censée être l'une des premières destinations touristiques du pays, Agadir n'a cessé de perdre de la vitesse. Le Centre régional du tourisme (CRT) a récemment diffusé les statistiques de la conjoncture touristique du mois de décembre 2015. Sans surprise, les chiffres annoncent un recul en 2015, comparativement à 2014. Un recul de -2,15% pour les arrivées, soit 884.848 touristes en moins. La baisse en nuitées est, quant à elle, de 8,71%. L'année 2015 n'a donc enregistré que 4.160.386 nuitées contre 4.557.460 en 2014. Malgré tout, le CRT annonce tout de même “une belle performance pour le marché national”.
Au niveau national, justement, les marchés anglais et saoudien ont rendu possible une augmentation des arrivées au cours du mois de décembre (+6,87% dans les établissements classés d'Agadir). Or, les nuitées ont baissé de 1,96%. Normal, puisque les nationaux, qui représentent un grand pourcentage de touristes, impactent positivement les arrivées mais pas les nuitées, tout simplement parce qu'ils viennent seulement en week-end.
Les marchés polonais et français, en revanche, sont toujours en diminution. Un recul qui dure depuis plusieurs mois et qui trouve ses racines dans le contexte géopolitique actuel. Le marché allemand, pour sa part, connaît une stagnation au niveau des arrivées mais une baisse de 9,90% en nuitées. La durée de séjour s'est également réduite: elle est passée de 4,64 en 2014 à 4,26 en 2015.
Selon L'Economiste dans son édition du 13 janvier, le contexte géopolitique actuel (crise économique, guerres au Moyen-Orient, augmentation du risque terroriste) ne suffit pas à expliquer la chute libre du tourisme à Agadir. D'après le quotidien, cette destination manque cruellement d'animations, de renouveau et d'actions réelles pour changer la donne. Les hôtels sont délabrés, ceux qui ont fermé ne montrent aucun signe de réouverture (alors qu'ils sont situés au centre-ville), l'hygiène et le service ne sont pas au niveau non plus, tandis que la capacité litière de plus de 30.000 lits ne répond plus aux normes (certains lits ont 20 ans d'âge). Les professionnels du secteur parviendront-ils à donner à cette destination un nouveau souffle? Cela reste à voir.