En temps de crise, on fait parfois feu de tout bois. Du côté des commerçants et autres marketeurs, on s'en remet à la promotion et aux marchés traditionnels, cœurs de cible. C'est exactement ce qu'est en train de faire Marrakech avec l'Espagne, premier pourvoyeur de touristes de la ville.
Le 24 janvier prochain, d'ailleurs, une grande délégation de professionnels marocains participera à la 36e édition du salon international du tourisme de Madrid, le Fitur. Ouvert à l'ensemble des marchés émetteurs et réceptifs de l'Amérique latine, ce salon constitue un point de rencontre mondial entre les professionnels du tourisme et sera l'occasion, pour les opérateurs touristiques marocains, de faire du networking ciblé, de renforcer les relations d'affaires, d'organiser des réunions avec les fournisseurs potentiels, d'imprégner les touristes de la culture du voyage marocain, mais également de confirmer le positionnement du Maroc en tant que destination forte et privilégiée et d'obtenir des accords de distribution de produits, résume L'Economiste dans son édition du 19 janvier.
Parmi la délégation marocaine: le Conseil régional du tourisme de Marrakech et une cinquantaine d'opérateurs marrakchis, qui ont déjà préparé les documentations en espagnol, les cadeaux artisanaux et les pâtisseries, afin d'attirer le maximum de visiteurs et ainsi reconquérir les parts du marché perdues.
En effet, l'Espagne est un de marchés à avoir le plus reculé en 2015 (-16%). L'objectif est aujourd'hui d'augmenter les flux touristiques en provenance de ce pays pour atteindre 2,3 millions de touristes à l'horizon 2017, contre 1,9 million actuellement.
L'Espagne est un vivier de forfaits de voyages avec 160 millions de packages vendus, dont à peine 8,3% sont à l'export. Seulement, dans ce pourcentage, c'est le Maroc qui est en tête des destinations non européennes, le produit d'appel étant bien sûr Marrakech.
La cité ocre a perdu 15.000 touristes espagnols en 2015 (35.000 nuitées) alors que, depuis 2011, la destination était partie sur un trend haussier. Marrakech avait réussi à se repositionner sur ce marché porteur et à conquérir 40% des flux annuels, réalisant près de 200.000 nuitées en 2014. Mais, entretemps, le contexte géopolitique (terrorisme) a changé la donne.
