Un avenir incertain pour les opérateurs touristiques. Au Maroc, le coronavirus menace la survie de pas moins de 9.000 entités dont 3.500 entreprises d’hébergement touristique classées, 500 entreprises de restauration touristique, 1.450 agences de voyage, 1.500 sociétés de transport touristique et 1.500 sociétés de location de voitures, rapporte Aujourd’hui le Maroc dans son édition du 18 mars.
La situation actuelle causerait au secteur des pertes colossales estimées à des dizaines de milliards de dirhams. Le chiffre d’affaires du secteur accuserait une baisse de 34 milliards, tandis que celui de l’hôtellerie essuierait des pertes estimées à 15 milliards. Ces prévisions ont été formulées par Abdellatif Kabbaj, président de la Confédération nationale du tourisme, en marge de la première réunion du Comité de veille économique qui s’est déroulée lundi 16 mars pour discuter des mesures à prendre afin de préserver la situation économique au Maroc face au nouveau coronavirus.
Face à cette situation exceptionnelle, la confédération réitère son engagement pour assurer l’accompagnement nécessaire aux entreprises du secteur. L’ambition étant de limiter au maximum les difficultés qu’elles pourraient rencontrer à l’avenir. «Notre devoir en tant que corporation professionnelle est d’assurer l’accompagnement nécessaire à nos entreprises, préserver au maximum l’emploi dans l’ensemble du secteur et préparer la reprise du mieux possible», affirme à cet égard M. Kebbaj.
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La CNT a soumis au comité de veille économique une batterie de mesures à engager pour faire face aux répercussions économiques du coronavirus. Il s’agit de la suppression des charges sociales, ainsi que des dégrèvements d’impôt pour toute la période de crise. Les professionnels du tourisme appellent à reporter les échéances bancaires de 12 mois, à maintenir les lignes de crédit et à ouvrir des lignes d’emprunts sur 12 mois avec réduction du taux d’intérêt à 2% pour cette période.
La CNT recommande également aux pouvoirs publics de renforcer les garanties de crédit et de mettre en place à la fois un Fonds de soutien en faveur des entreprises touristiques et un dispositif de chômage partiel. La CNT a également suggéré au comité de veille l’engagement de l’Etat, en l’occurrence celui des administrations et établissements publics, pour le paiement des dettes vis-à-vis des opérateurs et l’accélération du remboursement de la TVA.