Tourisme: la taxe aérienne ne passe pas

Un avion de la compagnie nationale, Royal Air Maroc.

Un avion de la compagnie nationale, Royal Air Maroc. . DR

Revue de presseKiosque360. Si les professionnels du tourisme ont décroché un plan d’urgence de soutien d’un montant de 2 MMDH, les interrogations persistent notamment le financement de cette enveloppe. Sera-t-elle en partie prise en charge par la taxe aérienne? Cet article est une revue de presse tirée du journal Les Inspirations ÉCO.

Le 20/01/2022 à 22h12

Les professionnels du secteur touristique (à l'exclusion des agences de voyages) peuvent être soulagés par le dernier plan d’urgence de 2 MMDH récemment annoncé par le gouvernement. Sauf que Les Inspirations ÉCO s’interroge sur la provenance des fonds qui vont être alloués au secteur et sur le rôle qui sera joué par les fonds collectés via la taxe aérienne pour la solidarité et la promotion touristique.

«Et si l'on réinventait la taxe aérienne pour la solidarité et la promotion touristique, de sorte à étendre son périmètre à d'autres activités qui profitent au même titre que l'aérien à la promotion du voyage, pour se conformer au principe d'équité fiscale», suggère-t-il. Et d’ajouter, la dénomination de cette taxe serait revue et adaptée à la nouvelle donne. On pourrait légitimement se poser la question: est-ce que la taxe aérienne, collectée par les compagnies aériennes et sa consœur, la taxe sur les produits touristiques, qui de son côté est collectée par les hôtels, jouent-elles pleinement leur rôle pour financer le soutien des professionnels du secteur? Et comment est financée la solidarité et la promotion touristique?

Pour le journal, les choses méritent d’être clarifiées concernant cette taxe dans la pratique. «Depuis son instauration, pour la première fois en 2014, cette taxe est prélevée sur les billets d'avion, quelle qu'en soit la forme. La nouveauté, dans le PLF 2022, réside dans le fait que son produit n’est plus directement dirigé vers le Fonds d'appui à la cohésion sociale et l’ONMT», souligne-t-il, affirmant qu'elle est désormais (à compter du 1er janvier 2022) collectée par le trésor marocain, avant d’être redistribuée à ces deux organismes.

Ainsi, «le produit de cette taxe, supportée par les voyageurs en plus du prix desdits billets, à hauteur de 100 DH pour les billets de la classe économique et 400 DH pour la première classe/classe affaires, continuera d'être ventilé pour 50% au profit du Fonds d'appui à la cohésion sociale et 50% au profit de l'Office national marocain du tourisme (ONMT)».

Le quotidien consent qu’il s'agit d'un changement de mode de collecte de la taxe, ce qui ne constitue pas d'impact sur le porte-monnaie du voyageur. Ce qui est l’inverse pour les compagnies aériennes nationales.

Selon Les Inspirations ECO, cette taxe les pénalise puisque «ces ressources qui étaient surtout utilisées pour inciter les compagnies aériennes low-cost à programmer des vols à destination du Maroc» posent problème dans le contexte actuel où le secteur du transport aérien de passagers est lourdement frappé par la crise sanitaire. Elle contribue à alourdir leurs charges. C'est particulièrement le cas de «RAM, qui paye 80 à 85% du produit de cette taxe».

Se basant sur l'évaluation des recettes du ministère de l'Économie et des finances, précisément de la Direction générale des Impôts pour l'année budgétaire 2022, le journal révèle que les rentrées attendues de cette taxe sont estimées à 800 MDH.

Par Rachid Al Arbi
Le 20/01/2022 à 22h12