«L’Amith met les points sur les i ». C’est avec ce titre que Les Ecos Inspirations a choisi d’illustrer la guerre des données entre le Haut commissariat au plan et l’Association marocaine de l’industrie du textile et de l’habillement, dans son édition du 23 février 2015. Le 16 février en effet, le HCP n’a pas hésité à tacler l’industrie du textile à travers un rapport sur le secteur. Selon celui-ci, malgré une embellie notable, notamment en matière de commerce extérieur (exportations), l’industrie du textile et du cuir n’a pas investi dans le marché de l’emploi. Pire, entre 2013 et 2014, ce secteur aurait enregistré une perte de 32.000 emplois.
Un constat et un chiffre particulièrement alarmants, qui n’a pas manqué de faire réagir l’Amith, notamment son directeur général : Mohamed Tazi. Ce dernier conteste formellement les chiffres avancés par le rapport du HCP, et n’hésite pas à dire que l’étude «comporte des abus de langage», relève le quotidien. D’après Mohamed Tazi, il y a eu un amalgame entre l’intitulé même de l’étude et son recensement, qui prend en compte le secteur parallèle, ou informel, ainsi que l’artisanat. Autrement dit, un écart entre la forme et le fond. Or, selon le DG de l’Amith, le HCP aurait dû se limiter aux industries opérantes dans le secteur.
Un secteur qui revient de loin
Autre reproche fait à ce rapport : les données annoncées par le HCP sur les entreprises en milieu rural. «Alors qu’aucune de ces entreprises ne sont présentes dans le rural », souligne Les Ecos. Si Mohamed Tazi reconnaît une «embellie du secteur» et admet que les chiffres actuels redonnent espoir (progression des exportations de 10% à fin novembre 2014, augmentation de 21% des exportations vers les Etats-Unis …), il insiste en revanche sur le fait que l’industrie du textile soit encore en «convalescence». Et ce, même si le Maroc a réalisé la meilleure profession dans le bassin méditerranéen. Par ailleurs, nombreux sont ceux qui pensent que cette embellie pourrait devenir pérenne si il y a bel et bien un rééquilibrage du dollar face à l’euro.
En ce qui concerne la préservation ou la création d’emploi, le patron de l’Amith assure «que les chiffres exacts sont en cours de traitement par la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS)», mais annonce déjà une nette amélioration. Il n’y a plus qu’à attendre les chiffres de la CNSS.