Taux obligataires: le temps est aux tensions

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Revue de presseKiosque360. Pour faire face à la pression sur les finances publiques qui intervient dans un contexte de guerre en Ukraine et de tensions inflationnistes, le Trésor n'a plus une grande marge de manœuvre tant les conditions de financement à l’international se sont resserrées. Cet article est une revue de presse tirée du journal Les Inspirations ECO.

Le 18/05/2022 à 20h50

Si le déficit budgétaire s'est limité à 11,5 milliards de dirhams, soit mieux que son niveau de la même période en 2021, les risques de creusement sont importants. En effet, «la pression pourrait monter rapidement surtout si la guerre en Ukraine et les tensions inflationnistes perdurent», explique Les Inspiratioins ECO dans son édition du 19 mai.

Le journal précise que pour financer ce déficit, le Trésor se retrouve dans une situation moins aisée que par le passé et les besoins seront encore colossaux cette année. S'il a privilégié les levées sur le marché domestique en raison des conditions de financement historiquement bas en 2021 aujourd’hui, la situation est tout autre aussi bien sur le marché domestique qu'international.

«La correction haussière des taux d’intérêt et des spreads des crédits des pays émergents réduisent les opportunités de sortie sur le marché financier international», argue le journal, qui évoque un recours au financement extérieur pour un montant de 40 milliards de dirhams prévu pour cette année. Il estime que «la réalisation de ce programme sera difficile mais, pas irréalisable». Il précise que la structure du portefeuille, sur laquelle le Maroc a travaillé ces dernières années pour réduire le risque de taux et de change, va limiter l’exposition à la hausse des taux d’intérêt à l’international.

La sortie semble inévitable car le Trésor doit refinancer l’emprunt inaugural de 1 milliard de dirhams sur le marché dollar. «D’une certaine manière, il subit une certaine pression pour réussir son programme de mobilisation de ressources externes», souligne le quotidien.

Sur le plan interne, «les craintes liées à une inflation durablement forte et à un dérapage du déficit budgétaire alimentent les tensions haussières sur les taux domestiques depuis le début de l’année», avance le journal. Pour ce dernier, «la concrétisation du programme de financement extérieur ou la réalisation des financements innovants seraient de nature à atténuer ces anticipations».

Ceci dit, une stabilité de la partie courte de la courbe et une hausse supplémentaire des segments moyen et long terme sont prévues même si, les conditions de financement resteraient globalement favorables.

Par Rachid Al Arbi
Le 18/05/2022 à 20h50