Le marché de la cigarette est en passe de devenir le théâtre de nombreuses dérives insidieuses qui compromettent les conditions de compétitivité, les équilibres concurrentiels, voire l'optimisation du rendement des recettes fiscales, lesquelles représentent 11 milliards de DH en 2020. C'est ce qu'affirme L’Économiste dans son édition du jour suite à une enquête menée auprès de plusieurs maillons de la chaîne: fabricants, distributeurs, logistique, buralistes...
Le journal précise pour permettre de bien cerner l'importance et le poids du marché du tabac, qu'il pèse pour 759 millions de paquets de cigarettes vendus légalement au Maroc en 2020. Des ventes en progression de 4,5% par rapport à 2019. Il soutient ainsi que la consommation du tabac atteint quelque 15,2 milliards de cigarettes par an. "C'est une tendance qui s'installe, dans les mêmes proportions, pratiquement depuis la libéralisation du marché, il y a 10 ans", pense-t-il savoir.
Il explique par ailleurs que trois opérateurs mastodontes font 80% du marché marocain à travers 4 familles de produits: Philip Morris International (Marlboro), Japan Tobacco International (Winston) et la Société Marocaine des Tabacs (Gauloises et Marquise). Le journal précise que la répartition en termes de parts de marché fait ressortir que Marlboro (PMI) s'accapare 18 à 20% des ventes, suivie de Winston (JTI) avec 16 à 17%. "Mais la part du lion revient à la SMT qui revendique plus de 61% du marché global", fait savoir le journal assurant que si "SMT détient un marché aussi important, c'est parce qu'elle commercialise des produits à prix bas, mais aussi et surtout parce qu'elle fabrique des cigarettes localement avec plus de marge de manoeuvre et une maîtrise sur l'ensemble de la chaîne de valeur (process intégré, production, chaîne logistique, distribution, commercialisation, économies d'échelle...)".
Il atteste également que la filière est fortement polarisée reposant sur deux principaux segments: le Premium avec environ 42% des volumes et le Medium ou bas prix avec autant (42%). Partant, L’Économiste constate que tous les opérateurs se battent pour garder voire améliorer leur part de marché sauf que cette compétition et cette course effrénée ne sont pas exemptes de reproches, remarque-t-il. Le marché du tabac, même si réglementé, fait l'objet de plusieurs aberrations ou encore des entourloupes et stratagèmes.








