Stabilité financière: le CCSRS dresse un état des lieux rassurant des secteurs bancaires et assurantiels

Bâtiment abritant l'administration centrale de Bank Al-Maghrib.

Jusqu’à fin juin 2025, le résultat net du secteur bancaire progresse de 25%, tandis que les primes d’assurances atteignent 53,6 milliards de dirhams à fin octobre. Les indicateurs prudentiels demeurent nettement au-dessus des seuils réglementaires, selon le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques.

Le 25/12/2025 à 09h48

Le système financier marocain poursuit le renforcement de ses équilibres, selon le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS), qui a dressé un constat globalement favorable de la situation du secteur bancaire, des assurances et des marchés financiers, à l’issue de sa vingt-deuxième réunion., tenu le mardi au siège de Bank Al-Maghrib.

Pour les banques la rentabilité est en hausse accompagnée d’une solvabilité renforcée. Selon le communiqué publié à l’issue de la réunion, le secteur bancaire affiche une rentabilité soutenue et une bonne adéquation de ses fonds propres. Et à fin juin 2025, le résultat net, établi sur base sociale, a progressé de 25% en glissement annuel, porté par les performances des activités de marché et d’intermédiation.

Cette dynamique a contribué à consolider la solvabilité des établissements de crédit. Le ratio moyen de fonds propres de catégorie 1 s’établit à 13,8%, tandis que le ratio global atteint 16,4% pour des minima réglementaires respectifs de 9% et 12%. Sur base consolidée, ces ratios ressortent à 12,3% et 14,3% au terme du premier semestre 2025. Cependant, les tests de résistance macroéconomiques conduits par Bank Al-Maghrib confirment la résilience du secteur face à des chocs sévères, dans le respect des exigences prudentielles en vigueur. Le ratio de liquidité à court terme demeure supérieur au seuil réglementaire, traduisant une situation globalement maîtrisée sur le plan de la liquidité.

Dans le même temps, le CCSRS relève une accentuation progressive du besoin de liquidité bancaire, attendu à 158 milliards de dirhams (MMDH) à l’horizon 2027, notamment sous l’effet de la hausse anticipée de la circulation fiduciaire. Malgré ce contexte, le crédit bancaire au secteur non financier devrait s’accélérer, avec une croissance estimée à 4,1% en 2025 et à près de 5% en moyenne sur l’horizon de projection.

Par ailleurs, le taux des créances en souffrance demeure relativement élevé, à 8,7% à fin septembre 2025, mais il reste assorti d’un taux de provisionnement confortable de 69%, selon les données communiquées.

Croissance des primes et solidité financière pour les assurances

Le secteur des assurances confirme également la bonne tenue de ses fondamentaux. D’après le communiqué du Comité, les primes émises ont atteint 53,6 milliards de dirhams à fin octobre 2025, en hausse de 8,1% sur un an. Cette progression concerne aussi bien la branche non-vie, en croissance de 7,9%, que la branche vie, qui affiche une hausse de 8,3%.

Sur le plan financier, le portefeuille des placements s’est apprécié de 5% pour atteindre 257,9 MMDH. Les plus-values latentes ont enregistré une progression marquée de 71,6% par rapport à fin 2024, s’établissant à 63,6 MMDH, bénéficiant de la bonne orientation du marché boursier et de la détente des taux d’intérêt. Cependant, le résultat net du secteur s’est, pour sa part, amélioré de 13,4% en glissement annuel, soutenu par la performance de l’activité financière. En matière de solvabilité, le CCSRS souligne que la marge moyenne demeure largement supérieure au minimum réglementaire sous le référentiel prudentiel en vigueur.

L’évaluation du CCSRS fait état de la poursuite de la dynamique positive sur la place boursière. À fin décembre 2025, l’indice MASI enregistre une progression annuelle de 28,2%, tandis que la capitalisation boursière de la Bourse de Casablanca s’est accrue de 38% pour atteindre 1.039,7 MMDH.

La volatilité du marché a légèrement reculé au second semestre, alors que le ratio de liquidité a poursuivi sa tendance haussière, traduisant une amélioration graduelle des conditions de négociation.

Sur le marché obligataire, la tendance baissière des taux s’est globalement maintenue en 2025. Les émissions de bons du Trésor se sont élevées à 154,6 MMDH à fin novembre. En parallèle, les émissions sur le marché de la dette privée ont atteint 100,3 milliards de dirhams, portant l’encours total à 296,7 MMDH.

À travers cet ensemble d’indicateurs, le CCSRS confirme la solidité d’ensemble du système financier, dans un environnement marqué par des besoins de liquidité mais contenus, et par une dynamique soutenue des marchés et des intermédiaires financiers.

Par Mouhamet Ndiongue
Le 25/12/2025 à 09h48