Elles ont vécu un exercice 2018 «cauchemardesque», et ce ne seront certainement pas les énormes commissions dégagées sur l’opération de privatisation d’une partie des parts de l’Etat dans Maroc Telecom qui leur permettront de sortir la tête de l’eau. La situation est en effet on ne peut plus critique pour les sociétés de bourse.
Pour son édition du lundi 22 juillet, l’Economiste a réservé sa Une à la situation de ces acteurs du marché financier. A en croire la publication, l’opération sur les titres de Maroc Telecom réservera 22 millions de dirhams à se partager entre les opérateurs faisant partie du syndicat de placement, en plus de 60 millions réservés aux arrangeurs de l’opération. Des montants mirobolants, mais qui sont loin de rassurer quant à la santé financière des sociétés de bourse.
D’après l’Economiste, en 2018, elles ont enregistré une perte d’exploitation cumulée de 13 millions de dirhams, et toutes les structures sont concernées, y compris les filiales des grands groupes bancaires. Pour le journal, il faudrait voir là une conséquence logique de l’état du marché et une réforme qui n’aboutit pas. De quoi assombrir les perspectives des sociétés de bourse.
Et pour ne rien arranger, tous les signaux prédisent que si la situation perdure, plusieurs opérateurs ne sauraient y survivre. A titre d’exemple, plusieurs d’entre eux assument aujourd’hui des charges salariales et externes coûteuses. Pire, malgré cela, il semble que le secteur soit en train de perdre ses meilleurs éléments, les effectifs de plusieurs sociétés de bourse s’étant récemment inscrits en forte baisse.
Cet exode s’expliquerait par le gel, ou du moins la réduction sensible, des primes anciennement octroyées aux employés de ces établissements, chose qui finalement profite aux entreprises qui savent séduire ce genre de profil financier. Quoiqu’il en soit, la situation est telle aujourd’hui qu’une réflexion globale doit être menée pour évaluer la situation du secteur des marchés financiers, car finalement, les sociétés de bourse pourraient n’être que la partie visible de l’iceberg.