Réuni ce mardi 16 juin, sous la présidence de Hassan Ouriagli, le conseil d’administration d’Inwi a décidé de nommer un nouveau président. Le patron de la SNI, cède son fauteuil dans la filiale télécoms du groupe royal à Nadia Fassi-Fehri qui devra assurer aussi le poste de chairman opérationnel d’Inwi. Dans ce rôle exécutif, elle devra cohabiter avec Frédéric Debord, qui conserve son poste de DG qu’il occupe depuis mai 2009. Le duo aura à piloter Inwi qui s’apprête à lancer la 4G (demain, le 17 juin) dans un contexte où le secteur des télécoms prend un nouveau tournant. Un beau (mais difficile) challenge à relever.
La nomination d’une femme en tant que président d’une filiale aussi stratégique qu’Inwi est une grande première au sein du groupe royal. Elle vient surtout confirmer la volonté de Mohamed Mounir El Majidi, président de Siger (actionnaire de référence de la SNI) de valoriser le rôle de la femme dirigeante au sein du premier groupe privé du royaume et de facto, sur la scène nationale. En effet, la nomination de Nadia Fassi-Fehri intervient quize jours après la désignation, passée inaperçue, d’une autre dame, à un poste névralgique au sein du groupe: Noufissa Kessar a pris ses fonctions, le 1er juin, en tant que directrice exécutive de la SNI. A ce titre, elle devra assurer le rôle d’administrateur de plusieurs filiales de la holding.
Selon une source proche de la SNI, ces deux nominations viennent compléter le dispositif organisationnel, initié par Hassan Ouriagli avec la série de changement annoncée en décembre dernier et qui vise à permettre à la SNI de poursuivre sa nouvelle vocation de fonds d’investissement. Mais le choix de Nadia Fassi-Fehri comme de Noufissa Kessar est loin d’être fortuit. Il repose sur un esprit de méritocratie et une volonté de favoriser la promotion interne. En effet, les deux femmes ont derrière elle une vingtaine d’années d’expérience et sont loin d’être étrangères au développement du groupe.
Nadia Fassi-Fehri, une pionnière au bilan honorableLa nouvelle présidente d’Inwi a rejoint, en 1996, le groupe ONA (absorbée par la SNI fin 2010) en tant qu’ingénieur à Managem. Bardée de diplômes (Polytechnique, Ponts et Chaussée, Université de Paris VII-Jussieu, ESCP- EAP), Nadia Fassi-Fehri compte à son actif de nombreuses réalisations au sein de la holding. Elle a assuré le lancement de la première mine d’or au Maroc en tant que directrice d’exploitation avant d’être promue directrice ingénierie et développement de Managem. Fassi-Fehri a été également, en 2005, la première directrice générale de Nareva, filiale spécialisée dans les métiers de l’énergie et de l’environnement. Elle a également assuré la direction des ressources humaines, de la communication et des supports au siège de la holding ONA. En 2008, elle quitte le groupe sans trop s’en éloigner non plus. Elle est recrutée par Mounir El Majidi pour son propre groupe, FC Média, en tant que directrice générale. Poste qu’elle a occupé jusqu’à ce jour, qui marque son retour à la SNI… par la voie des télécoms.
Noufissa Kessar, une financière d’exception très discrèteNoufissa Kessar, de son côté, est le genre de tête bien faite qui préfère la discrétion. Dans le milieu de la finance, son nom et ses réalisations sont connus, sans pour autant être une femme très médiatisée. Depuis 1990, quand elle est rentrée au Maroc -après un début de carrière en tant qu’Ingénieur chez le groupe Nestlé en Suisse- elle ne cesse de gravir les échelons au sein du groupe Attijari. Après avoir démarré chez la Banque Commerciale du Maroc (BCM, ancêtre d’Attijariwafa bank avant la fusion avec Wafabank) au sein de la division des groupes edont elle finira directrice, cette financière d’exception a été à l’origine de la création d’Attijari Finances Corp., première banque d’affaires du royaume, dont elle assurera aussi la direction. Noufissa Kessar a par la suite été chargée de créer la direction des financements structurés où pendant 6 ans, elle pilote des opérations d’envergure dans des secteurs émergents. En 2009, elle est nommée directrice exécutive d’Attijariwafa, en charge de la création de la banque privée et membre du comité de direction et de coordination du groupe. Sa promotion aujourd’hui en tant que directrice exécutive de la SNI paraît comme un aboutissement logique d’une belle carrière qui est loin de toucher à sa fin.