Services numériques et outsourcing: le Maroc met le turbo

Après une année 2024 marquée par une certaine stabilité, les exportations marocaines de services numériques et d’outsourcing connaissent un nouveau souffle au premier semestre 2025.

Revue de presse Après une stabilité relative en 2024, les exportations marocaines de services numériques et d’outsourcing affichent un regain de dynamisme au premier semestre 2025. Porté par les services informatiques et la gestion de la relation client, le secteur semble prêt à profiter des ambitions de la stratégie nationale Digital Morocco 2030 et des opportunités offertes par la demande internationale. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien L’Economiste.

Le 19/10/2025 à 20h01

En 2024, le Maroc a maintenu la stabilité de ses exportations de services numériques et d’outsourcing, un secteur qui demeure l’un des moteurs de l’économie nationale. Selon les données préliminaires de l’Office des Changes, reprises par le quotidien L’Economiste dans son édition du lundi 20 octobre, ces exportations ont atteint 26,2 milliards de dirhams, enregistrant une légère progression de 0,2% par rapport à l’année précédente. Cette performance, modeste mais significative, illustre la capacité de résilience du secteur face à un contexte international marqué par l’incertitude économique et la volatilité des marchés.

Les services informatiques et technologiques, regroupés sous le sigle ITO, continuent de dominer le paysage avec 10,578 milliards de dirhams, représentant plus de 40% du total des exportations. À leurs côtés, les services de gestion de la relation client, principalement portés par les centres d’appels, pèsent 9,797 milliards de dirhams, soit 37,4% des recettes globales. Ensemble, ces deux segments concentrent plus de trois quarts des exportations, tandis que d’autres composantes comme l’externalisation des services d’ingénierie ou le BPO (Business Process Outsourcing) enregistrent des évolutions plus contrastées. L’ESO progresse de 7,1% pour atteindre 3,462 milliards de dirhams, tandis que le BPO bondit de près de 17%, à 2,334 milliards de dirhams. «Le KPO (Knowledge Process Outsourcing), en revanche, recule à 48 millions de dirhams contre 78 millions en 2023, témoignant d’une demande encore limitée pour ce type de services à forte valeur ajoutée», écrit L’Economiste.

L’analyse des chiffres trimestriels révèle des variations saisonnières marquées. Le CRM a connu un pic au troisième trimestre 2024 avec 2,814 milliards de dirhams, avant de retomber à 2,183 milliards au quatrième trimestre. Le BPO, quant à lui, a enregistré un rebond significatif au troisième trimestre après un ralentissement au deuxième trimestre, mettant en évidence la nature cyclique de certains segments de l’outsourcing. Les premiers résultats du premier semestre 2025 laissent entrevoir un regain de dynamisme, avec des exportations déjà en hausse de 3,5%, atteignant 13,4 milliards de dirhams contre 12,9 milliards à la même période en 2024. L’externalisation des services d’ingénierie s’impose comme l’un des principaux moteurs de cette progression, avec 2,587 milliards de dirhams réalisés en seulement six mois, frôlant le niveau annuel de 2023.

Cette dynamique s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale Digital Morocco 2030, qui ambitionne de transformer le pays en un hub régional de l’économie numérique. L’Office des Changes, en collaboration avec le ministère de la Transition Numérique et de la Réforme de l’Administration, a engagé un processus de modernisation des indicateurs de suivi des exportations, afin de mieux évaluer et soutenir le développement du secteur. «L’objectif affiché est de favoriser l’essor des services numériques et de l’outsourcing tout en renforçant la capacité du Maroc à piloter ses politiques publiques de promotion des exportations», souligne L’Economiste.

Si la croissance des exportations est restée modeste en 2024, les premiers signes de 2025 laissent entrevoir un secteur en pleine accélération, prêt à tirer profit des nouvelles opportunités offertes par la transition numérique et la demande internationale croissante. Pour le Maroc, l’heure semble être à l’optimisme prudent, porté par une stratégie ambitieuse et un secteur qui continue de se structurer et de se professionnaliser.

Par La Rédaction
Le 19/10/2025 à 20h01