Réuni le 22 juillet à Rabat sous la présidence de Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des Finances, le Conseil d’administration de la Caisse marocaine des retraites (CMR) a validé l’élaboration d’un nouveau contrat-programme pour la période 2025-2027. Ce nouveau plan stratégique prend le relais du précédent (2022-2024), dont le taux de réalisation a atteint 91 %, un score jugé «satisfaisant» par le ministère, indique le quotidien Les Inspirations Eco.
L’établissement public confirme ainsi sa capacité à mener des réformes d’envergure dans un cadre collaboratif. Le prochain cycle reposera sur quatre axes majeurs: renforcer la gouvernance, assurer la soutenabilité des régimes, optimiser la performance financière et améliorer la qualité des services.
Lors de cette réunion, Nadia Fettah a salué «l’esprit de consensus» au sein du conseil, soulignant le rôle des comités spécialisés et la nécessité de respecter le décret sur le code des bonnes pratiques de gouvernance des établissements publics, conformément à la Constitution de 2011. Dans un contexte de réforme de l’administration publique, la CMR entend se positionner comme un modèle de gestion transparente et rigoureuse, à l’abri de tout risque financier qui pourrait compromettre la couverture sociale de centaines de milliers de fonctionnaires, lit-on.
La soutenabilité des régimes de retraite reste le défi majeur. La hausse rapide du nombre de retraités, comparée à celle des cotisants, met à l’épreuve le système par répartition. La ministre a rappelé les conclusions de la Commission nationale de réforme des retraites, récemment présidée par le chef du gouvernement: il s’agit de préserver les droits acquis tout en adaptant le système aux nouvelles réalités démographiques et économiques. Plusieurs pistes sont sur la table: recul de l’âge de départ, harmonisation des régimes, diversification des financements…
Pour garantir l’équilibre financier, la CMR compte optimiser son portefeuille d’investissements. Dans un contexte de marchés volatils, la gestion active des réserves est plus que jamais stratégique. L’institution, qui gère un encours conséquent, veut affiner l’allocation de ses actifs en tenant compte du rendement, de la liquidité et de la durabilité, grâce à une gouvernance d’investissement plus pointue.
Autre priorité: améliorer la qualité de service pour fidéliser les affiliés. Digitalisation, simplification des démarches, réduction des délais… La CMR veut se hisser aux standards des meilleurs établissements publics et renforcer la confiance, un levier essentiel pour faire accepter les réformes futures.
Malgré un bilan positif pour 2022-2024, le prochain cycle s’annonce plus complexe: contexte macroéconomique incertain, marges budgétaires limitées, attentes sociales élevées… Forte de son expérience en pilotage stratégique, la CMR devra prouver qu’elle peut incarner une protection sociale durable et efficace. Pour le secteur public, ce contrat-programme sera un véritable test pour mesurer la solidité des réformes engagées.





