Les réserves du régime des fonctionnaires géré par la Caisse marocaine des retraites (CMR) fondent comme neige au soleil. Dans son édition du 4 septembre, L’Economiste rapporte que ce régime continue d'empiler les déficits techniques, malgré les changements paramétriques introduits. D'où la contrainte de recourir aux réserves pour les combler.
Le journal soutient que les besoins de financement pris en charge par le fonds de réserve, entre 2014 et 2019, ont atteint 26,63 milliards de DH. "Pour le seul exercice 2019, le déficit technique a atteint 5,92 milliards de DH. Le ratio de couverture globale a perdu 3 points passant ainsi sous la barre des 63%", relève-t-il.
Dans ces conditions, les réserves se sont érodées de plus de 4 milliards de DH en 2 ans à 75,91 milliards de DH en 2019 en valeur comptable. Le quotidien précise qu' elles s'élèvent à 92 milliards de DH en valeur de marché en 2019 en progression de 1,63% sur un an. Il faut dire que la CMR "a élargi son périmètre d’investissement en intégrant notamment les sukuks au niveau de la poche de la dette privée et en relevant l’exposition maximale de la poche immobilière de 5 à 15%, acquis 1,84% du capital de Maroc Telecom et réalisé une opération de lease-back avec l’Etat".
Selon L'Économiste, si les choses ne vont pas bien, c'est en raison de "la lenteur de la réforme, notamment le regroupement de la CMR et du RCAR et la constitution d’un pôle public unique" alors que les différentes études actuarielles menées jusque là ont abouti au même constat de l'épuisement des réserves en 2027 avec des déficits techniques de 19 milliards de DH à cette date. Plus elle tarde, plus "la CMR pourrait être obligée d’augmenter les cotisations". La loi lui en donne le droit dès lors que le montant de la réserve de prévoyance baisse jusqu’à atteindre l’équivalent de deux fois la moyenne des dépenses constatées au cours des trois derniers exercices.
Ce n'est pas la première fois que le taux de cotisation a été amené à augmenter. "La réforme paramétrique de 2016 a permis la hausse du taux de cotisation de 8 points sur 4 ans pour passer de 20% à 28% en 2019. L’âge de départ à la retraite a été également modifié: il est passé progressivement à 63 ans à raison de 6 mois par an depuis janvier 2017", rappelle le journal.