Défenseur de la légalisation de la Beldia, variété de cannabis cultivée au Maroc depuis des décennies, Abdellatif Adbib, fils de résistant et expert reconnu dans cette famille de culture, n’a eu de cesse de vanter ses mérites thérapeutiques, cosmétiques et alimentaires. Récemment, il est passé à la vitesse supérieure en se focalisant sur la culture de cette variété récemment autorisée par l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (ANRAC).
Autorisation en poche, ce Rifain pur jus a initié un projet de culture dans le voisinage d’Issaguen, village niché à 1.700 mètres d’altitude dans le Rif. À la tête de la coopérative agricole qui porte son nom, fondée avec d’autres agriculteurs de la région, il n’a pas manqué de remercier l’ANRAC (dirigée par l’ancien gouverneur Mohamed El Guerrouj) pour la décision de légaliser la culture du cannabis dans la région, et principalement la variété Beldia. «Nous saluons fortement notre Souverain le roi Mohammed VI, le gouvernement et l’ANRAC d’avoir autorisé la culture légale de la Beldia».
Abdellatif Adbib et les 50 agriculteurs de la coopérative ont retroussé leurs manches dès le mois de mai dernier pour retourner la terre et semer la Beldia sur de larges superficies. À lui seul, Abdellatif Adbib a semé environ cinq hectares, sur le versant d’une colline non loin du domicile parental. Lorsque cet agriculteur a reçu l’équipe dépêchée par Le360, il se trouvait au milieu de son champ, où les pousses montraient une belle croissance, chaque plant atteignant une hauteur d’environ 1,5 mètre.
À Issaguen, au coeur de la culture de la Beldia, variété marocaine de cannabis légalisée par l’ANRAC. (A. Et-Tahiry / Le360)
À ses côtés, des ouvrières s’activaient dans un climat détendu. «Je suis ouvrière, mais ce n’est pas parce que je travaille dans les champs que je ne suis pas instruite», lance cette opératrice, rappelant qu’elle a suivi des études jusqu’au baccalauréat. Abdellatif Adbib explique que les ouvrières ont pour tâche d’arracher de la terre la tige mâle de la Beldia, après qu’elle a servi à l’insémination de la tige femelle.
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La saison de récolte de la Beldia est prévue vers la fin du mois d’août ou vers début septembre. «Elle sert à des fins médicales, médicales et industrielles», énumère Abdellatif Adbib, rappelant qu’elle contient un faible taux de THC, agent thérapeutique qui peut toutefois être nocif. «Nous voulons faire de la Beldia, la tige complète, une matière pour la fabrication de 25 produits comme des médicaments, des textiles, des huiles, du plastique bio ou encore des matériaux de construction», ajoute-t-il.
Pour atteindre cet objectif, le président de la coopérative compte édifier une unité de transformation, avant d’étendre ce grand chantier à d’autres étapes. En attendant, Abdellatif Adbib et ses partenaires sont à la recherche d’un terrain pour y installer les locaux de la coopérative et de l’unité de transformation. En conclusion, il a appelé l’ANRAC à soutenir les entrepreneurs dans le domaine du cannabis afin d’aider la population locale à améliorer sa situation et à contribuer au développement de la région.