En cette rentrée des classes, la question se pose à nouveau: faut-il acheter des cahiers produits localement ou opter pour des produits importés? Le quotidien L’Economiste s’en fait l’écho dans son édition du vendredi 30 août.
Profitant de la sous-capacité de la production locale, les produits importés bénéficient d’une perception positive, avec une bonne qualité perçue du produit. «Bien que des efforts aient été faits pour améliorer la qualité des cahiers nationaux, beaucoup préfèrent les cahiers importés, notamment les familles de classes socioprofessionnelles aisées dont les enfants sont scolarisés dans des missions étrangères ou de grandes écoles privées», explique Brahim Boulahcen, patron de la librairie Maarif Culture, cité par le quotidien.
Ce sentiment est renforcé par le prestige des marques importées, telles que Conquérant, Calligraphe, Ancor ou Clairefontaine. Également cité, Nabil Tber, directeur général d’Imprimerie Moderne, rejette ces arguments. Pour lui, les fabricants marocains n’ont cessé d’améliorer leurs produits pour rivaliser avec les standards internationaux. Les entreprises locales ont misé sur des innovations technologiques, des matières premières de meilleure qualité et des processus de fabrication plus rigoureux pour offrir des cahiers qui n’ont rien à envier aux produits importés.
S’y ajoute un meilleur rapport qualité/prix. À titre de comparaison, un cahier 24x32 cm, 140 pages grands carreaux et à spirale, importé d’Espagne, coûte 42 dirhams, tandis que le cahier marocain est proposé à 28 dirhams. Le calcul est vite fait.
«Cette situation résulte de la stratégie mise en place par le Maroc pour lutter contre l’importation massive de cahiers scolaires, notamment de Tunisie. Le bouclier commercial instauré en janvier 2019 a donné un nouvel élan à l’industrie locale», explique L’Economiste.
Trois nouvelles usines ont lancé la production de cahiers en 2023, ce qui a permis de renforcer la production locale, aujourd’hui estimée à 22.000 tonnes par an, couvrant ainsi la demande locale. Cette production accrue, couplée à la baisse du prix du papier à l’international, a permis de réduire le coût des cahiers marocains, renforçant leur compétitivité face aux produits importés. Pendant ce temps, les mesures de sauvegarde ont été reconduites jusqu’en 2029.