Ingénieur en informatique et data scientist de formation, Jaafar Elalamy est «reconnu en Afrique, en Europe et aux Etats-Unis comme un influenceur et un serial entrepreneur», annonce le magazine Ceux qui font l’Afrique en préambule du portrait consacré au concerné en tant que jeune Marocain de moins de 30 ans qui porte haut et fort les couleurs du continent à l’international.
Diplômé des écoles HEC Paris et UC Berkeley en business et entrepreneuriat, Jaafar Elalamy se distingue dans ce classement pour son rôle de co-fondateur et directeur général de SEIKI, entreprise spécialisée dans la mobilité. Filiale de LaTour Média Groupe, son entreprise participe à la création de la première mesure d’audience de publicités extérieures en mobilité au monde. C’est dans ce contexte que Jaafar Elalamy invente le concept de Mobility Intelligence qui consiste à savoir précisément, explique-t-il dans un entretien pour HEC, «qui se déplace, où, quand, comment, pour quel motif». A ses yeux, «posséder une compréhension fine du trafic et de la dynamique de déplacement réelle des populations est essentiel pour de nombreuses industries».
Ainsi, la Mobility Intelligence permet aux annonceurs de mieux appréhender les déplacements de leur public cible, en leur permettant notamment de transmettre leurs messages au bon moment et de maximiser l’impact de leurs campagnes publicitaires.
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A 29 ans, Jaafar Elalamy affiche déjà une belle carrière, avec la création et/ou le développement de plusieurs entreprises innovantes à son actif, ce qui lui a valu de figurer dans le classement de Forbes France des 30 personnalités de moins de 30 ans qui ont impacté l’année 2020 en entrepreneuriat/innovation.
Parmi ses principaux faits d’armes, son intégration en 2017 de l’incubateur Station F, de Xavier Niel, après avoir créé l’application Peersup, qui entend révolutionner les ressources humaines en améliorant notamment la mobilité interne au sein des entreprises. Après avoir cédé ses parts à son associé, il lance, entre Paris et San Francisco, Bonapart, une entreprise qui fait office de garant pour les locataires et qui protège le propriétaire en cas de dégâts de son bien ou d’impayés. En 2018, le jeune homme fonde Street4fit, une startup qui met en relation des sportifs de haut niveau, issus de quartiers populaires, avec des salariés d’entreprises afin de faire intégrer aux entreprises les valeurs du sport et du coaching mental.
En 2019, Jaafar Elalamy qui ne manque décidément ni d’idées ni d’énergie, intègre en tant que directeur scientifique et technique l’entreprise Adriver, qui mesure les audiences publicitaires à travers le concept Out of Home (OOH).
Interview avec Jaafar Elalamy:
Vous avez déjà figuré dans le classement des 30 de moins de 30 ans du magazine Forbes France au titre de l’année 2020, que représente pour vous cette consécration africaine dans un autre média?
Je suis extrêmement fier et heureux de représenter le Maroc dans ce classement mettant en lumière les entrepreneurs du continent. En tant qu’entrepreneur marocain, je suis empli d’une volonté indéfectible de participer activement à la réalisation de sa prospérité.
L’Afrique est une terre de grandes opportunités et d’immenses ressources, et c’est un honneur pour moi de faire partie de cette dynamique. Le Maroc, en particulier, est un pays plein de potentiel et d’ambition.
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Avec une population jeune et dynamique, nous avons une force de travail créative et déterminée, prête à relever tous les défis qui se présentent à nous. Cette jeunesse est notre plus grande richesse et sera le moteur de notre réussite.
Vous êtes le seul Marocain de ce nouveau classement. Qu’est-ce que cela signifie pour vous?
En représentant le Maroc dans ce classement, je souhaite non seulement promouvoir notre pays, mais aussi témoigner de la vitalité et du potentiel de la jeunesse marocaine. Nous avons toutes les cartes en main pour réussir, et nous pouvons faire avancer notre continent vers un avenir prospère et inclusif.
Je suis profondément convaincu qu’un engagement du Maroc envers l’entrepreneuriat et l’innovation ouvrira de nouvelles voies vers le succès et l’épanouissement pour nos sociétés.
Quels sont vos projets en cours ou à venir au Maroc et/ou en Afrique?
Fréquemment, je prodigue des conseils à de nombreux entrepreneurs au Maroc, dans le monde arabe et à travers l’Afrique. Mon souhait le plus cher est de voir chaque Marocain et Africain nourrir une ambition grandissante pour conquérir des marchés internationaux. Je souhaite ardemment que nous développions nos compétences relationnelles (soft skills) afin d’améliorer notre réseau professionnel, d’offrir un meilleur financement aux jeunes désireux de se lancer dans l’entrepreneuriat et d’accélérer la digitalisation des secteurs traditionnels grâce au formidable potentiel d’idées portées par notre jeunesse.
Quel regard portez-vous sur le développement du Maroc?
Indéniablement, la situation des startups est en constante évolution, avec l’émergence de nouvelles initiatives soutenant l’innovation et la création d’entreprise.
Cette dynamique s’illustre par l’organisation de grands événements tels que le GITEX à Marrakech, ce qui est particulièrement encourageant.
Les startups marocaines détiennent un potentiel considérable, mais elles doivent encore relever des défis importants pour se hisser au rang de licornes et vers de nouveaux sommets.
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Ces défis comprennent par exemple:
• Simplifier l’administration et accorder un statut spécifique aux startups pour faciliter leur développement.
• Accroître le nombre de structures d’accompagnement disponibles, afin de fournir un soutien adapté et personnalisé aux entrepreneurs tout au long de leur parcours.
• Renforcer les connaissances et la veille dans les domaines de l’intelligence artificielle et des secteurs porteurs, permettant aux startups de rester à la pointe de l’innovation.
• Attirer davantage d’investisseurs et développer des réseaux de business angels offrant un financement intelligent (smart money) pour soutenir la croissance des startups.
Quel serait votre message aux jeunes Marocains qui vous lisent, ceux qui effectuent leurs études à l’étranger et ceux qui les poursuivent au Maroc?
Ma missive pour les étudiants marocains qui voudraient entreprendre au Maroc et en Afrique est:
• Cultivez vos compétences techniques (hard skills) sans oublier vos aptitudes relationnelles (soft skills). Il est important de développer un équilibre entre vos compétences techniques, liées à votre domaine d’études ou d’activité, et vos aptitudes relationnelles, telles que la communication, la gestion du temps et le travail d’équipe. Cette combinaison vous permettra d’être un entrepreneur complet et efficace.
• Soyez à l’affût des innovations technologiques. Il faut se tenir informé des avancées technologiques qui peuvent améliorer l’efficacité, la rentabilité et l’expansion dans divers secteurs du Royaume et du continent. L’intégration de ces technologies dans votre entreprise peut vous donner un avantage concurrentiel sur le marché.
• Enfin, ne craignez pas l’échec! Apprenez à le considérer comme une occasion d’apprendre et de grandir. La résilience est essentielle pour surmonter les obstacles et persévérer face aux difficultés inhérentes à l’entrepreneuriat.