«Ils ne sont ni plus intelligents ni moins intelligents que nous». Les propos du wali de Bank Al-Maghrib s’adressent aux économistes et analystes qui, depuis le début de la crise du Covid-19, n’arrêtent pas de s’exprimer en faveur d’une banque centrale moins indépendante des politiques.
Inspirés des décisions prises par la Banque centrale européenne (BCE), entre autres, plusieurs experts marocains et étrangers, dont certains membres de la commission spéciale sur le modèle de développement, estiment que Bank Al-Maghrib devrait lâcher un peu de sa rigueur monétaire, n’hésitant pas à se prononcer en faveur d’un assouplissement monétaire (quantitative easing), c’est-à-dire créer de la monnaie pour acheter des titres de dette sur le marché secondaire.
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Lors de son point de presse hier, mardi 16 juin, le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, s’est montré opposé à cette idée, voire à toute forme de recours à la planche à billets au Maroc, mettant en garde contre les retombées négatives de ce type de mesures sur l’inflation, le pouvoir d’achat, l’épargne et la balance des paiements.
«Si c’était facile à faire, nous l’aurions fait. Nous n’avons même pas besoin d’aller sur le marché secondaire. Il suffit d’un papier, un juriste, fixer des conditions et signer une convention directe avec le gouvernement», a poursuivi Jouahri. Et d’ajouter: «c’est ma responsabilité devant l’histoire. Le Maroc a pris 25 ans pour sortir de la crise», allusion faite à la crise de change vécue par le Maroc au début des années 80 et pour laquelle un programme d’ajustement structurel a été engagé sous le contrôle du Fonds monétaire international.