Régime de change: le Maroc prêt pour la 2e phase de la flexibilité?

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Revue de presseKiosque360. C’est l’heure du premier bilan annuel du nouveau régime des changes. Globalement, la monnaie nationale a su résister au changement, mais faut-il pour autant accélérer la mise en œuvre de la deuxième phase de la réforme?

Le 20/01/2019 à 20h40

Cela fait désormais un an que le Maroc a adopté un nouveau régime de change avec comme objectif d’arriver, à terme, à une flexibilité totale de la monnaie nationale. Et bien attendu, qui dit premier anniversaire dit premier bilan, exercice auquel s’est livré l’Economiste dans son édition du lundi 21 janvier.

Selon la publication, en dépit des craintes qui ont précédé ce processus de réforme et qui avaient poussé les autorités à le retarder de plus de six mois, le dirham ne s’est pas du tout déprécié durant cette première année d'élargissement de sa bande de fluctuation. Bien au contraire, il s’est apprécié au terme de l’année 2018 comparativement au panier de cotation retenu par le royaume.

La raison? Le journal revient d’abord à la transaction entre Saham et Sanlam qui aurait injecter plus d’un milliard de dollars dans les réserves en devises du royaume. Ensuite, il y a cette réforme réglementaire qui a permis, tout au long de l’année dernière, aux bureaux de change de déposer leurs réserves en devises auprès des banques commerciales au lieu de la Banque centrale comme c’était le cas auparavant. Cela a sensiblement réduit le recours des banques à Bank Al-Maghrib pour se réapprovisionner en devises, avec tout l’impact que cela a pu avoir sur la fluctuation de la valeur du dirham.

Mais alors que ce premier bilan semble encourageant, l’Economiste se pose naturellement la question sur le temps que prendront les autorités pour passer à la deuxième étape du processus de réforme du régime de change et qui se traduira par un nouvel élargissement de la bande de fluctuation du dirham.

Rappelant que les fondamentaux prérequis pour cette nouvelle étape sont globalement réunis au Maroc, la publication fait toutefois remarquer que l’atonie actuelle de la croissance pourrait créer des craintes. Pourtant, la même source explique que pour les observateurs, un nouvel élargissement de la bande de fluctuation du dirham pourrait jouer en faveur de l’attractivité du royaume auprès des investisseurs étrangers et, partant, être un facteur dynamiseur de la croissance économique. De même, avec plus de flexibilité des changes, le système de cotation du dirham pourrait devenir un instrument pour soutenir les exportations du royaume.

Cela étant dit, il faudra alors être capable de subir les conséquences d’un renchérissement des importations et par effet domino, une évolution à la hausse de l’inflation. C’est dire que si les conditions sont réunies pour passer à une nouvelle phase dans la réforme du régime des changes, la précaution reste de mise.

Par Fayza Senhaji
Le 20/01/2019 à 20h40