Régime de change. Jouahri: «C’est le gouvernement qui décide»

Le360 : Adil Gadrouz

Revue de presseKiosque360. Le gouverneur de la Banque centrale a livré des explications sur le report de la réforme du régime de change. C’est au gouvernement de décider de la date du basculement vers le nouveau modèle, affirme-t-il.

Le 27/09/2017 à 22h39

Le dernier conseil de Bank Al-Maghrib, tenu ce mardi, était très attendu par les observateurs et toute la sphère financière. Tout ce beau monde guettait donc la sortie d'Abdellatif Jouahri, le gouverneur de la Banque Centrale, trois mois après la volte-face sur la réforme du régime de change. Selon le quotidien l’Economiste, dans son édition du 28 septembre, l’homme fort de la BAM a paru «affecté» par ce cafouillage de dernière minute. Le journal rappelle aussi que ladite réforme était en préparation dans la cuisine interne depuis plus de 7 ans.

En tout cas, Abdellatif Jouahri n’a pas hésité à pointer du doigt les banques qui ont opéré des mouvements inhabituels, à l’approche de la migration vers le nouveau modèle. Selon le quotidien, l’Office des changes devrait, très prochainement, publier les résultats de sa mission d’inspection. «Nous avons joué la transparence totale, ce qui s’est peut-être retourné contre nous», a d'ailleurs lancé le gouverneur de la Banque centrale, cité par l’Economiste.

Cela dit, la réforme n’est pas tombée aux oubliettes. Sauf que la décision finale revient au gouvernement. D’ailleurs, Saâd-Eddine El Othmani a justifié ce report par des craintes portant sur le pouvoir d’achat des Marocains et la dynamique économique du pays. «Si on recule pour mieux apprécier et soutenir la réforme, c’est positif», a néanmoins déclaré Abdellatif Jouahri. Et d'ajouter que son institution était prête à apporter son aide au gouvernement qui mène, actuellement, des études d’impact. Or, l’Exécutif n’a apparemment pas fait appel aux compétences de la Banque centrale.

«Ladite réforme n’est pas pour la forme. Elle doit servir de levier aux réformes structurelles. Si on considère que la croissance et l’emploi sont des sujets importants, alors la réforme du régime de change peut les appuyer», a ajouté Abdellatif Jouahri. Pour lui, plus on tarde, plus les choses se compliquent.

Par Fayçal Ismaili
Le 27/09/2017 à 22h39