La Cour des comptes a toujours critiqué la réforme des retraites mise en place par le gouvernement Benkirane, insuffisante, à son sens, pour résoudre la problématique de la gestion des pensions civiles qui se réduisent comme peau de chagrin. Dans son tout récent diagnostic, la Cour des comptes critique cette fois-ci le fait que, contrairement au régime privé, celui des pensions civiles des fonctionnaires autorise le départ avant l’âge légal, avec une pension servie dès les premiers mois, rapporte le quotidien L’Économiste dans son édition de ce lundi 20 février.
Le journal rappelle par ailleurs que, dans moins de 11 ans, les réserves de la CMR (Caisse marocaine des retraites) devraient s’épuiser, et ce malgré la réforme paramétrique. Autrement dit, en 2028, si la réforme des retraites récemment mise en place n’est pas révisée, les retraités de la fonction publique ne toucheront pas leur pension à cette date. Un scénario cauchemardesque.
L’Économiste rapporte également que la réforme s’est cantonnée aux régimes des pensions civiles générées par la CMR alors qu’elle aurait dû être élargie au Régime collectif d’allocation des retraites relevant de la Caisse des Ddépôts et de gestion (CDG). Autrement dit, les paramètres du RCAR devaient également être revus pour assurer la convergence avec la CMR.
Autre tare de la réforme des retraites de 2016: elle n’assurera pas la viabilité et l’équilibre du régime sur le moyen terme. Car, en dépit de la hausse des cotisations de 40% et du report de l’âge de départ à la retraite, les ressources du régime resteront insuffisantes et ne permettront pas le paiement des pensions de retraite.