Réduire l’empreinte écologique des unités de trituration d'olives, tout en assurant la revalorisation de ses déchets: c'est là le pari ambitieux porté par une équipe de chercheurs de la faculté des Sciences Semlalia de Marrakech. «Les sous-produits [des olives triturées soit les] margines (ou eaux de végétation, les effluents issus de l'extraction de l'huile d'olive, Ndlr) et [les] grignons (peaux, résidus de pulpe et fragments de noyaux, Ndlr) laissent une empreinte écologique importante en raison de leur forte charge organique, en composés phénoliques peu biodégradables», explique Loubna El Fels, professeur à l’université Qadi Ayyad.
Ce projet, développé par le laboratoire des Biotechnologie microbiennes, Agrosciences et Environnement (BioMAgE) de l’université Cadi Ayyad, qui porte sur le «traitement des margines par bioprocédé aérobie», transforme ces sous-produits issus de la trituration des olives en biofertilisant, qui répond aux normes de qualité requises, en plus d’être accessible aux agriculteurs qui exploitent des petites parcelles.
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Le «Marbiocompost», son (futur?) nom de commercialisation, permettra donc de fertiliser les sols tout en respectant les exigeances d'un développement durable. C'est pourquoi il a bénéficié d'un soutien du ministère de l’Environnement, du fait des enjeux environnementaux liés à la revalorisation des déchets et à la préservation de la filière oléicole de la région de Marrakech-Safi.
En effet, avec, en 2019-2020, une production d'olives estimée à 378.593 tonnes, c'est un volume total d'olives triturées de 205.186 tonnes qui ont été produites dans cette région, pour cette seule campagne oléicole. Le volume des margines rejetées a quant à lui été estimé pour cette période à 134 739 m3, contre 56.843 m3 dix années auparavant, pour la campagne oléicole de 2019-2010. D'où tout l'intérêt d'encourager les travaux de R&D, afin de valoriser une production ultérieure, en aval de la chaîne de valeur oléicole.