La Royal Air Maroc n’apprécie pas les offres de prix qui lui ont été faites pour ses approvisionnements de kérosène et compte bien le faire savoir. Dans son édition du jour, “L’Economiste” rapporte que la compagnie envisage de saisir le Conseil de la concurrence. RAM estime, en effet, que les offres des deux pétroliers dans le cadre d’un appel d'offres qu’elle a lancé pour son approvisionnement annuel en kérosène de la zone Sud sont au minimum plus chers de 10 à 15%.
La compagnie estime ce surcoût à quelque 25 millions de dirhams dans sa rubrique carburant. Cette hausse, la RAM l’impute «à l'explosion des marges et frais logistiques de deux soumissionnaires qui ont augmenté de 150% à 500% sur les escales de la zone, y compris Marrakech et Agadir! ». Cité dans les colonnes du journal, le président de la compagnie, Driss Benhima soupçonne «une entente sur les prix».
De son côté le top management de la Royal Air Maroc estime que le libre jeu de la concurrence pourrait se heurter au nombre réduit de fournisseurs, dans le cadre de l'approvisionnement des aéroports. Il faut dire que l’appel d’offres coïncide avec la déréglementation du prix des produits pétroliers prévue à compter de demain.
Mais pour Driss Benhima, «une libéralisation ne peut être efficace qu'en présence d'un nombre suffisant d'acteurs». Sauf que seules les sociétés pétrolières agrémentées par l'Office national des aéroports (ONDA) sont autorisées à soumissionner à ces appels d'offres. Et elles sont quatre seulement à disposer d'agréments pour des périodes de plus de 20 ans. Oil Libya et Afriquia pour la zone nord et Total Maroc et Vivo Energy pour le Sud. La RAM propose pour résoudre le problème de s'aligner sur les pratiques internationales: «Nous avons réalisé un benchmark qui montre qu'il existe au moins 3 concessionnaires par aéroport».