Quand les serres usées espagnoles se recyclent au Maroc

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Revue de presseKiosque 360. Certains ont un sens de la récup’ ou de l’écologie qui frise la folie, si ce n’est la dangerosité. Ainsi, depuis deux ans, des serres en plastiques usées et provenant d’Espagne sont réutilisées comme si de rien n’était au Maroc. Les explications.

Le 11/06/2015 à 00h04

Incroyable, mais pourtant vrai! Les industriels du plastique dénoncent les importations sauvages de films de serre usagés qui arrivent par dizaines de containers depuis l’Espagne. Selon L’Economiste, dans son édition du 11 juin, le phénomène durerait depuis deux ans et ce toujours à la fin des campagnes agricoles, au moment où des commerçants se reconvertissent en importateurs occasionnels et achètent des abris-serres usés afin de les revendre sur le marché local. Les plasturgistes marocains écoulent par ailleurs autour de 50.000 tonnes de films de serre tous les ans.

C’est en 2014 que ces étranges importations auraient doublé d’intensité. Cette année, pas moins de cinq containers ont déjà été importés et 75 autres seraient en route. De quoi attiser les craintes des industriels. Fausse déclaration à la douane ou pas, la Fédération des plasturgistes est convaincue que si ces films de serre étaient déclarés sous une nomenclature normale, les autorités ne les auraient jamais laissés passer. Pire, les ministères de l’Industrie et de l’Ecologie ont été interpellés par la Fédération, mais n’ont jamais réagi.

Utilisés pour couvrir les serres, ces films ont une durée de vie de deux ans maximum, après quoi ils doivent être enlevés afin d’être recyclés. Or, dans ce cas précis, ils sont enroulés comme des bobines puis envoyés à destination du Maroc, sans aucun traitement. Ils peuvent donc être contaminés par des bactéries, des pesticides ou encore des champignons. Miam!Ensuite, ils ont une seconde vie marocaine où ils sont utilisés comme des bâches ou des emballages pour aliments de bétail. Peu rassurant. La Fédération, quant à elle, exige un durcissement des réglementions agricoles et maritimes. Et on la comprend.

Par Sanae El Asrawi
Le 11/06/2015 à 00h04