Ali Al Naïmi, le tout puissant ministre saoudien du pétrole passe aux aveux. Il vient d’affirmer que "ce n’est pas dans l’intérêt des pays de l’OPEP de réduire leur production, quel que soit le prix". Pour lui, "même si le prix devait baisser à 20 dollars le baril, l’OPEP fera tout pour conserver ses parts de marché", d’après une interview à l'Agence de presse officielle saoudienne. C’est la première fois qu’il s'exprime de manière aussi claire sur la guerre larvée que livre l’OPEP aux producteurs de gaz de schistes nord-américains. Il désigne également pour la première fois, les deux principaux rivaux que sont les Etats-Unis et le Canada, les nouveaux entrants dans le marché du pétrole.
Le ministre saoudien sait qu’en maintenant le baril autour de 60 dollars, cela pourrait compromettre la rentabilité des sociétés américaines et canadiennes dont le seuil de profitabilité est justement de 60 dollars. Les projets les plus chers d’exploitation de sables bitumineux canadiens atteignent même 100 dollars de seuil de rentabilité. Alors qu’un baril de pétrole Saoudien ne coûte que 20 dollars à extraire. C’est dire que, la guerre est perdue d’avance pour les nouveaux entrants dans le marché du pétrole. A long terme, il faut s’attendre à un prix d’équilibre autour de 60 à 65 dollars le baril, ce qui permettra de soulager le budget de pays comme le Maroc.