Prix des carburants: Lahcen Daoudi brandit de nouveau le bâton du plafonnement

Embout d'un pistolet de distribution de carburant, dans une station-service.

Embout d'un pistolet de distribution de carburant, dans une station-service. . DR

Face au refus de certaines sociétés de distribution des carburants de baisser leurs tarifs, le ministre en charge des Affaires générales repart en guerre et brandit à nouveau la menace du plafonnement des prix. Il en profite pour dénoncer des marges irrationnelles appliquées par les opérateurs.

Le 11/12/2018 à 10h13

Le gouvernement et les sociétés de distribution des carburants se sont finalement accordées… A ne pas se mettre d'accord. C'est en tout cas ce qui ressort de la sortie du ministre en charge des Affaires générales, Lahcen Daoudi, qui a décidé de repartir en guerre contre les opérateurs du secteur.

Alors que les deux parties affirmaient s'êtres entendues sur une baisse de 60 centimes comme seuil baissier sur des prix des carburants, le ministre de tutelle brandit à nouveau la menace d'un plafonnement qu'il pourrait imposer par décret gouvernemental. Selon Lahcen Daoudi, en effet, certaines sociétés refusent en ce moment même d'appliquer ce seuil sur lequel les deux parties s'étaient pourtant mises d'accord. 

Lors d'une rencontre organisée le week-end dernier par sa formation politique (le Parti de la Justice et du Développement - PJD, à la tête de la coalition gouvernementale), à El Kelaa des Sraghna, Lahcen Daoudi a précisé que la marge de profit fixée par le gouvernement sur les carburants a été établie 70 centimes pour le litre de diesel et à 60 centimes pour l'essence sans plomb. 

Il en a profité pour préciser que ce plafond n'a pas été respecté par les sociétés de distribution, dont certaines margent désormais à plus de 2 dirhams le litre. Le tout, à un moment où le baril de pétrole tourne actuellement autour de 50 dollars, soit un niveau des plus bas.

On s'en souvient, le 29 novembre dernier, Lahcen Daoudi et les représentants du secteur, ligués dans le cadre du Groupement des pétroliers du Maroc, avaient d'une même voix annoncé avoir trouvé un accord.

Lahcen Daoudi avait cependant mis en garde les parties qui ne respecteraient pas ce deal. "Si par malheur, il arrive que certaines sociétés ne respectent pas l'engagement, je les dénoncerai publiquement auprès de l'opinion", avait prévenu le ministre.

Les opérateurs affirment quant à eux avoir fait suffisamment d'efforts, la baisse de 50 centimes observée fin novembre dernier étant la troisième du genre en un l'espace d'un mois. Cette baisse à laquelle ils ont consenti leur évitera-t-elle un plafonnement de force? Rien n'est moins sûr. 

Par Youssef Bellarbi
Le 11/12/2018 à 10h13