La promotion immobilière, un secteur durement touché par la crise Covid-19, s’active à coups d’annonces publicitaires pour renouer avec les bonnes affaires, à l’image des concessionnaires automobiles, des chaînes de restauration ou encore, dans une moindre mesure, de l’hôtellerie.
Le secteur marque à la sortie du confinement son retour en force sur la sphère publicitaire digitale. Les promoteurs immobiliers multiplient depuis hier les annonces, principalement, sur les plateformes communautaires, pour rasseoir leur visibilité auprès des consommateurs.
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Les annonces foisonnent. Pas moins d’une quarantaine de projets immobiliers -appartements de moyen et haut standing, terrains viabilisés, villas finies ou semi-finies, résidences balnéaires- font leurs promos. Mais à quelques rares exceptions, ces annonces n'offrent pas de réelles nouveautés côté prix, ceux-ci restant les mêmes qu'avant la crise sanitaire.
Actif depuis début mai, le directeur général de l’agence immobilière Real Estate, à Casablanca nous le confirme: «aucune baisse de prix significative n’est observée sur le marché résidentiel (appartements, villas). Les promoteurs immobiliers, à quelques exceptions près, maintiennent leurs prix inchangés».
Pour ce professionnel, disposant d’agences et de relais dans d’autres villes du Maroc, «la demande est de retour sur les appartements neufs, mais elle ne trouve pas preneur du fait du niveau de prix encore affiché par les promoteurs». Il relève par contre des baisses substantielles sur les prix de l’immobilier locatif (appartements et magasins). «On observe une baisse de l’ordre de 15 à 20% sur les loyers des appartements et jusqu’à 30% sur les loyers des magasins commerciaux», rapporte l’agent immobilier.
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Une nouvelle tendance est observée dans le locatif résidentiel. «Conséquence directe de la baisse de leurs revenus, beaucoup de locataires demandent à renégocier les loyers actuels ou à déménager dans des appartements moins chers», note ce professionnel.
La situation est un plus chaotique dans l’immobilier de bureaux. Cet agent immobilier explique que sur «trois immeubles de bureaux en gestion locative, 95% des locataires ont plié bagage!».
Un autre professionnel de l’immobilier rapporte que ce segment est «le plus durement touché par la crise. Faute de visibilité sur leur avenir, les locataires préfèrent libérer les plateaux de bureaux et solder les loyers en abandonnant les cautions aux bailleurs plutôt que d'accumuler les impayés».
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Ce même professionnel note que «les transactions se font très rares dans la majorité des programmes immobiliers neufs. Cette politique de prix poursuivie par les promoteurs est suicidaire en quelque sorte. La demande est là, mais les prix doivent suivre. D’autant plus que la capacité d’endettement des ménages se trouve affaiblie par la crise». Il prédit qu’à ce rythme et que si les promoteurs ne lâchent pas un peu de lest, toute la filière court droit dans le mur.