Le logement moyen haut standing est l'un des biens les plus difficiles d'accès pour la classe moyenne. Dans son édition du jour, L’Economiste relève que la décorrélation entre l'offre et le pouvoir d'achat des acquéreurs s'est accentuée. Ce qui explique en partie, selon lui, la crise dans laquelle est plongé l'immobilier. Dans ce contexte, «les marges des promoteurs immobiliers ont toujours été controversées dans l’opinion», fait savoir le journal qui parle officiellement de proportion de 15 à 18% dans le social et 20% dans les autres segments.
La cherté du coût de sortie des logements, l'insuffisance de planification urbaine et la spéculation foncière participent à l'inflation des prix de l'immobilier. En effet, «le foncier représente 60 à 70% du coût de revient contre 15% en moyenne dans les pays de benchmark». A cela s’ajoute le poids des taxes qui varie en fonction des territoires, avec une forte pression dans les grandes agglomérations. Sans oublier l’augmentation des prix des intrants.
Embourbé dans une crise depuis quelques années déjà, le secteur n’a pas été épargné par la crise du Covid-19 qui a mis 90% des chantiers à l'arrêt et fait s'effondrer les transactions de -95%. On est loin des 63 milliards de dirhams de chiffre d’affaires réalisés en 2019, avec 20 milliards de dirhams dans le moyen et haut standing et 17,4 milliards de dirhams dans le social.
Pour faire face à la situation, la politique monétaire accommodante de la Banque centrale devrait servir les promoteurs immobiliers, dans la mesure où la baisse des taux d'intérêt pourrait stimuler la demande de crédit à l'habitat. Le journal précise que les promoteurs préconisent la réduction des taux immobiliers et le relèvement du plafond de financement. «La détente du coût de financement constituerait une opportunité pour d'autres de monter en gamme». Il faut que les prix et que les promoteurs acceptent de sacrifier une partie de leur marge.