Dans un peu plus d’un mois et demi, le gouvernement devra déposer au parlement son projet de loi de finances au titre de l’exercice 2020. Plus un instant à perdre donc pour la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) pour tenter de tirer le maximum d’engagements de la part de l’Exécutif au profit des entreprises. Dans son édition du lundi 9 septembre, l’Economiste consacre sa Une au plan de bataille du patronat chez qui les préparatifs du PLF 2020 «vont bon train».
Selon la publication, on sait déjà que ce sera Khalid Cheddadi, PDG de la CIMR et vice-président de la CGEM, qui sera l’interface de la Direction générale des impôts (DGI) dans le cadre de l’élaboration du projet de budget. C’est d’ailleurs à ce titre qu’il s’est réuni il y a quelques jours avec les présidents des différentes fédérations sectorielles affiliées à la CGEM pour leur présenter son plan d’attaque.
Pour l’Economiste, il est vrai que les négociations sont toujours en cours, mais des tendances se dégagent déjà. La première est que le patronat insiste sur la dissociation entre la logique de préparation du budget et le remaniement ministériel attendu pour les prochaines semaines. Il est également question de mettre le réaménagement du barème d’imposition des revenus en tête des priorités.
A ce niveau, rapporte le quotidien économique, le patronat espère que la grille de l’IR sera enfin revue, après huit ans de stagnation. Pour la CGEM, ce serait l’occasion de booster le pouvoir d’achat des Marocains et, partant, dynamiser la consommation des ménages qui reste un des moteurs de la croissance au Maroc. Un des arguments que compte faire valoir la CGEM concerne les charges que supportent aujourd’hui les Marocains, notamment la classe moyenne, et qui constituent des économies pour le Trésor, sans qu’ils ne bénéficient d’un avantage fiscal en contrepartie. A ce sujet, c’est l’exemple des ménages de plus en plus nombreux qui sont contraints d’inscrire leurs enfants dans des établissements scolaires privés, supportant ainsi d’importantes charges sans qu’ils en soient avantagés sur le plan fiscal.
Pour ce qui est des entreprises, la révision du taux de la cotisation minimale est de nouveau mise sur la table. Pour cette année, la CGEM va défendre un rabaissement de ce taux à 0,50% au lieu de 0,75%, soit revenir au niveau d’avant 2019. D’autres mesures évoquées lors des dernières assises de la fiscalité seront également d’actualité lors des négociations du PLF 2020. Il s’agit, par exemple, de l’abaissement du taux marginal de l’impôt sur les sociétés que le patronat souhaite ramener à 25% au lieu de 31% actuellement.