PLF2017: des dépenses publiques alourdies par le remboursement des dettes

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Malgré une maîtrise des charges de fonctionnement, notamment les dépenses liées aux fonctionnaires, les dépenses publiques devraient augmenter de plus de 10 milliards de dirhams en 2017 à cause, en partie, à l'importante augmentation des amortissements de la dette.

Le 20/10/2016 à 20h43

Quelque 398,27 milliards de dirhams ! C’est ce que compte dépenser l’Etat marocain au titre de l’année 2017. C’est en tout cas ce que prévoit le Projet de Loi de Finances 2017 qui vient d’être remis aux parlementaires. Cela représentera ainsi un accroissement de 10 milliards de dirhams comparativement au budget 2016.

L’Etat pourra compter sur des ressources de plus de 373 milliards de dirhams, en augmentation de 8,2 milliards pour cantonner le déficit budgétaire à moins de 3%.

Déjà de ces chiffres, on déduit que les dépenses publiques continuent d’évoluer à un rythme plus soutenu que celui des recettes et ce, malgré une maîtrise des dépenses de fonctionnement qui ne devraient pas dépasser les 182,47 milliards de dirhams, soit quasiment le même niveau que celui prévu dans le cadre de la Loi de Finances 2016.

Il faut dire que contrairement à l’année dernière où le gouvernement Benkirane a dû faire avec un alourdissement des dépenses du personnel (+4% environ) et qui était consécutif aux dernières augmentations de salaires dans le secteur public, en 2017, le PLF prévoit le maintien de ces dépenses au même niveau, à savoir 106,7 milliards de dirhams.

Remboursement de près de 41 milliards de DH de dettesLe gouvernement sortant se réjouirait presque de cette stagnation, puisque dans la note de présentation du PLF, qui a été distribuée aux parlementaires, il est bien précisé dans la rubrique consacré aux dépenses du personnel que le ratio de celles-ci par rapport au PIB devrait passer l’année prochain de 10,52% à 9,96%.

Pour ce qui est des dépenses de matériel, elles devraient également se maintenir en quasi-stagnation que durant l’année 2016, soit 35,6 milliards de dirhams.

En fait, si les charges de l’Etat devraient augmenter de 10 milliards de dirhams, en 2017, c’est avant tout à cause des dépenses relatives aux amortissements de la dette publique. Le Maroc devrait en effet rembourser quelque 45,8 milliards de dirhams en 2017, contre 40,9 milliards en 2016. Près de 10,5 milliards de dirhams de ce montant concerneront le remboursement de dettes extérieures et, donc, des règlements en devises.

On notera aussi que les dépenses d’investissement qui seront prélevées sur le budget général devraient s’accroître de 3,5% à 63,57 milliards de dirhams.

De meilleures recettes sur les impôtsDu côté des recettes, le gouvernement sortant compte sur une poursuite de l’augmentation des ressources émanant à la fois des impôts directs, notamment l’impôt sur le revenu et celui sur les sociétés, que celles découlant des impôts indirects.

Dans le détail, il est prévu que l’impôt sur le revenu rapporte 2,2 milliards de dirhams de plus qu’en 2016, soit un montant total de 40,8 milliards de dirhams. Pour ce qui est de l’IS, il devrait rapporter 45,55 milliards de dirhams, soit 1,3 milliard de plus.

Au niveau des impôts indirects, le budget 2017 prévoit une augmentation de près de 2 milliards de dirhams des revenus émanant de la TVA collectée par les douanes (TIC, Taxe sur l’importation).

Par ailleurs, les recettes de monopole et de participation devraient rapporter à l’Etat quelque 9 milliards de dirhams en 2017, contre 8,3 milliards en 2016. Ce montant inclut des produits de 2 milliards de dirhams émanant de l’OCP, autant émanant de la Conservation foncière et 1,34 milliards de dirhams représentant les dividendes à verser par Maroc Telecom. La Caisse de dépôt et de gestion, malgré l’actif important qu’elle gère, ne devrait verser dans les caisses de l’Etat que 272 millions de dirhams.

Par Younès Tantaoui
Le 20/10/2016 à 20h43