Selon L’Economiste du jour, le projet de loi de Finances 2020 contient de nouvelles mesures fiscales. Dans une interview accordée au quotidien, le ministre a, en effet, détaillé les grands axes du PLF 2020. Ainsi, en ce qui concerne le projet de loi-cadre relatif à la réforme de la fiscalité, le ministre révèle que son élaboration a été entamée au lendemain des Assises nationales de la fiscalité en vue d’instaurer les bases, les principes et les objectifs de la réforme fiscale. «Ce projet est quasiment finalisé sur le plan technique et sera incessamment transmis au Secrétariat général du gouvernement pour examen. Nous engagerons ensuite le processus de son approbation. Néanmoins, le projet de loi de Finances 2020 incorporera nécessairement les premières mesures allant dans le sens des recommandations des Assises», explique Mohamed Benchaâboun. Il a aussi laissé entendre, conformément aux recommandations des Assises qui ont, entre autres, prôné la rationalisation des dépenses fiscales, qu’il est désormais nécessaire de ne plus recourir systématiquement aux incitations fiscales quand il est possible de faire bénéficier l’entreprise d’un avantage financier équivalent sous forme de subventions encadrées par la législation et la réglementation en vigueur.
On apprend aussi que, depuis sa nomination et conformément aux hautes orientations royales, il a entamé le déploiement d’un plan d’action visant la restructuration de certains établissements et entreprises publics (EEP). Soulignons que cette feuille de route prévoit la révision de leurs modèles économique et institutionnel, la cession de certains actifs et la rationalisation de leurs dépenses, et ce dans le cadre de contrats-programmes avec l’Etat. Parmi les EEP concernés par ce plan d’action, on note l’ONCF, l’ONEE et bien d’autres. Sur le dossier des retards de paiement, Mohamed Benchaâboun remarque une véritable dynamique autour de cette problématique, notamment suite aux hautes orientations contenues dans le discours royal du 20 août 2018 et adressées aux administrations publiques et aux collectivités territoriales. «Afin de fluidifier et d’accélérer les échanges entre les fournisseurs et leurs donneurs d’ordre, il a été procédé au développement et à la mise en ligne de plateformes électroniques dont celles permettant le traitement des réclamations des fournisseurs adressées aux EEP, en l’occurrence la plateforme Ajal mise en ligne le 4 octobre 2018», a souligné le ministre.
Mohamed Benchaâboun s’est aussi expliqué sur le déroulement de la cession des parts de l’Etat dans le capital de Maroc Telecom. «Cette opération de cession est la plus importante jamais réalisée sur la Bourse de Casablanca depuis 2004 et les institutionnels sont déjà engagés dans le capital de cette société à hauteur de près de 20 milliards de dirhams», a indiqué le ministre, qui a aussi confirmé qu’une sortie sur le marché international est effectivement programmée pour cette année. «Le choix de la fenêtre de sortie dépendra des conditions dans les semaines à venir, lesquelles devraient être favorables pour assurer un accueil positif des investisseurs obligataires internationaux et donc un retour réussi du Maroc sur ce marché. Pour ce qui est du montant à lever, il s’agira d’une taille benchmark d’un minimum de 1 milliard d’euros ou de dollars pour assurer une certaine liquidité aux investisseurs», conclut Mohamed Benchaâboun.