L’activité de la pêche côtière et artisanale s’est redressée au cours de ces derniers mois, après un net recul au premier semestre 2024, selon l’Office national des pêches (ONP). Les débarquements de ces segments ont accusé une baisse de 8% en poids et de 2% en valeur à fin juin dernier par rapport à la même période de l’année 2023.
Cette tendance s’est par la suite inversée, avec la reprise de l’activité, notamment celle de la pêche des petits pélagiques (qui constitue globalement 80% du total des débarquements des produits de la pêche), indique Abdelali Lamoudni, directeur de l’animation commerciale-réseau 1ère vente à l’ONP, dans une déclaration pour Le360.
Ce qui s’est traduit, note-t-il, par une hausse de 4% en poids et de 8% en valeur des débarquements durant les sept premiers mois de l’année 2024 en comparaison avec la même période de 2023.
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«On a assisté à une amélioration notable de la production de certaines espèces, notamment le maquereau et l’anchois», souligne-t-il, expliquant que cette reprise d’activité, principalement des senneurs (Ndlr: navires de grande taille), est expliquée par l’amélioration des conditions de la pêche, surtout hydro-climatiques du milieu marin. Ce trend s’est poursuivi durant le mois d’août, alors que pour le mois de septembre, les prémisses font état d’une stabilité en production, poursuit-il.
Toutefois, sur le marché, cette hausse des captures de poissons avancée par l’ONP n’est pas palpable, d’après les commerçants sondés par Le360. Ainsi, pour Bouchaib Chadi, président de la Confédération marocaine des mareyeurs grossistes et détaillants de poissons, à l’exception du calamar, l’offre en poisson est toujours insuffisante, surtout les pélagiques, comme la sardine. «Si le poisson est disponible en abondance, les prix s’en seraient ressentis», souligne-t-il, notant que ces derniers sont toujours en hausse.
«Des chiffres qui ne reflètent pas la réalité»
Même son de cloche du côté de Abdelilah Akkouri, président de l’Association des commerçants de poissons et fruits de mer au marché central de Casablanca. «On ne sent pas d’amélioration de l’offre. Pour la sardine par exemple, elle n’est presque pas disponible à Casablanca. L’espèce que nous avons actuellement en quantité suffisante c’est le calamar, même s’il a connu une hausse de prix aujourd’hui (Ndlr: dimanche 15 septembre)», affirme-t-il. De ce fait, les prix continuent de flamber, relève-t-il, ajoutant que l’on constate une baisse de la demande par rapport à juillet et août dernier.
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Interrogé également à ce sujet par Le360, Abderrahmane El Yazidi, le coordonnateur du collectif pêche et développement durable, rappelle qu’une bonne part des captures passe par des circuits informels. D’ailleurs, insiste-t-il, l’évolution des débarquements n’est pas un bon indicateur, le plus important étant la préservation des ressources halieutiques qui sont limitées.
En fait, c’est justement la surexploitation de ces ressources qui explique en grande partie la baisse des captures qui a marqué le premier semestre de cette année, en plus du facteur naturel (conditions hydro-climatiques du milieu marin), selon Bouchaib Chadi. Pour y remédier, ces professionnels insistent sur le renforcement du contrôle pour la préservation de la ressource.