Le constat a été dressé le 16 mai par le Conseil de la concurrence et il est sans appel. «Certaines entreprises opérant dans différents secteurs d’activités économiques et recourant au service de paiement en ligne […] font supporter la charge de ce service à leurs clients en sus de la facture à payer».
La pratique est injustifiée économiquement, elle est abusive et pourrait fausser le jeu libre de la concurrence, indique le mensuel Jeune Afrique dans son édition électronique, citant l’instance présidée par Ahmed Rahhou. Ces pratiques favorisent certains acteurs par rapport à d’autres au détriment du pouvoir d’achat des consommateurs.
«Selon nos informations, Maroc Telecom a décidé récemment de facturer le paiement des factures à hauteur de 3 dirhams chacune. Une pratique que des fournisseurs d’électricité comme l’Office national de l’électricité (ONE), et d’eau comme Lydec, ont décidé d’appliquer à leur tour. Dans le secteur des télécoms, Orange Maroc et Inwi ne pratiquent pas ce genre de facturation, pour le moment», précise Jeune Afrique.
D’autres entreprises spécialisées dans les paiements en ligne ont également recours à la surfacturation pour des transactions en ligne, comme Radeema, Rades... «Les banques facturent des frais supplémentaires aux utilisateurs pour le paiement de factures, tout comme pour l’achat des vignettes automobiles. Des frais sont également ajoutés aux factures payées en ligne auprès de la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS)», poursuit le mensuel pour lequel ce genre de pratique illustre une certaine réticence des acteurs économiques marocains à numériser leurs activités.
Conséquence, en 2022, l’Afrique du Nord comptait 12 services de mobile money contre 66 en Afrique de l’Ouest et 56 en Afrique de l’Est. Elle est également la région qui compte le moins d’utilisateurs actifs avec 1 million d’usagers en 2022 contre 76 millions en Afrique de l’Ouest, 115 millions en Afrique de l’Est, 22 millions en Afrique centrale et 5 millions en Afrique australe.