Or: un marché gangréné par la fraude

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Revue de presseKiosque360. Les pratiques frauduleuses se banalisent. Entre les circuits informels, les amalgames douteux ou encore le faux poinçonnage, l'or perd de sa valeur. Les détails.

Le 08/04/2016 à 00h35

L'or n'est plus forcément synonyme de valeur refuge, affirme La Vie Eco dans son édition du 8 avril. Et pour cause! Depuis quelques années, le marché marocain est inondé de bijoux en or contrefaits, dont le titrage est inférieur à 18 carats.

Selon les professionnels, ce trafic atteint des seuils préoccupants. Près de 30% des quantités qui circulent sur le marché marocain varient entre 14 et 16 carats, voire moins. Un constat corroboré en partie par les multiples démantèlements de réseaux de contrebande de ce précieux métal. A l'origine du développement de ce fléau, il y a, entre autres explications, la baisse du cours et, par conséquent, le resserrement des marges des commerçants, l'augmentation de la demande, la faiblesse du contrôle et les gains énormes que permet cette activité frauduleuse.

Selon plusieurs informations recueillies sur le terrain par la Vie Eco, ce marché est aussi approvisionné par des réseaux étrangers. Concrètement, l'or trafiqué provient principalement de la Turquie, de l'Italie, de la Suisse, de la Syrie, mais aussi de certains pays subsahariens. “Leurs partenaires marocains introduisent des quantités importantes dans le circuit légal par petites doses. Certains bijoutiers achètent ce métal tout en connaissant ses origines, d'autres se retrouvent pris au piège des trafiquants”, témoigne un professionnel du secteur.

Ce n'est pas tout. Les professionnels avancent aussi que certains artisans achètent des bijoux cassés ou volés avant de les fondre et les mélanger avec du cuivre pour fabriquer de nouveaux bijoux. Autre technique: remplir l'ossature du bijou, notamment les bracelet épais, les grosses bagues et les colliers, avec un métal autre que l'or (souvent le plomb). Cette technique permet d'économiser 30 à 40% du poids réel en or du bijou et n'a aucun impact visible sur sa couleur. Tout cela sans compter les faux poinçonnages...

Les professionnels pointent notamment du doigt le manque de contrôle des Douanes, ou encore le monopole exercé par les quelques importateurs autorisés sur le marché national.

Par Sanae El Asrawi
Le 08/04/2016 à 00h35