«La diversification de notre économie est ce qui nous permettra de croître. Il s’agit notamment de multiples secteurs dont l’industrie, le tourisme, et d’autres qui connaissent une reprise», a-t-elle indiqué dans une interview accordée à la chaîne CNBC Arabia, en marge de sa participation au Forum économique mondial de Davos.
«Nous misons également sur la confiance des investisseurs locaux et étrangers qui maintiennent toujours le rythme de leurs investissements pour créer des opportunités d’emploi et renforcer la croissance», a poursuivi la responsable gouvernementale.
La situation économique mondiale exerce une forte pression sur l’économie et les finances publiques du Maroc, a-t-elle fait observer, notant que certains secteurs comme l’industrie et le tourisme ont pu se redresser après les crises successives, retrouvant ainsi le chemin de la croissance.
Et de préciser qu’afin de faire face aux troubles actuels, le gouvernement, sous la conduite éclairée du roi Mohammed VI, a mis en place des programmes urgents mais ciblés, dans le but de faire face à la hausse des prix, à la rareté des ressources hydriques et à l’aggravation de l’inflation. «Le plus important pour nous est que l’intervention et le programme soient très rapides afin que ces perturbations n’affectent pas la performance des entreprises et l’économie du Royaume», a relevé Nadia Fettah.
Dans le même ordre d’idées, la ministre a indiqué que le Maroc souffre depuis des années d’une grave sécheresse, qui a eu un impact négatif sur l’économie, précisant que «sous Hautes Instructions de Sa Majesté le Roi, la plus haute importance est accordée à ce chantier».
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«Nous avons adopté un programme gouvernemental entre 2020 et 2027 qui coûtera environ 15 milliards de dollars et comprend de multiples dimensions. Premièrement, accélérer les solutions autour du dessalement de l’eau de mer. Nous disposons actuellement d’une capacité de production d’environ 200 millions de mètres cubes, et l’objectif est d’atteindre 1,4 milliard de mètres cubes d’ici cinq ou six ans», a-t-elle assuré.
La ministre a également évoqué la poursuite du programme de construction de barrages et l’achèvement des autoroutes fluviales qui concernent les zones où l’eau est abondante, afin d’utiliser ces ressources en eau dans d’autres zones souffrant de pénuries.
Selon Nadia Fettah, l’année 2023 devrait enregistrer un taux de croissance de 3,4%, malgré le déclin du secteur agricole, qui a néanmoins connu une croissance significative par rapport à 2022.
La ministre a en outre relevé que le Royaume est confronté à deux types d’inflation, le premier étant l’inflation importée liée aux prix de l’énergie et des transports.
Dans ce domaine, a-t-elle dit, «nous avons choisi d’accorder des subventions ciblées par l’État pour qu’il n’y ait pas d’impact sur l’ensemble de l’économie. (...) Je fais ici référence aux transports ou à l’électricité, pour lesquels nous avons maintenu les prix à un niveau approprié pour qu’il n’y ait pas d’effets sur la croissance.»
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Quant au deuxième type d’inflation, qui concerne les produits alimentaires et le secteur agricole, Nadia Fettah a relevé qu’un programme d’urgence d’environ 10 milliards de dirhams a été approuvé en 2023 en soutien aux chaînes de production.
«Ainsi, depuis septembre dernier, nous avons commencé à constater que le taux d’inflation alimentaire, qui touche un certain nombre de familles, a commencé à diminuer progressivement, et l’on s’attend à un taux de 6% à la fin de décembre», a-t-elle dit.
«Ce que nous voulons maintenant, c’est maintenir le rythme des réformes. Pour gagner en crédibilité dans ces réformes et avoir des financements, nous devons maintenir ce rythme qui permet de réduire annuellement le déficit budgétaire», a indiqué la ministre, notant que le maintien des équilibres est une ligne rouge et une question extrêmement importante.