Mode privilégié d’épargne, Daret, la tontine marocaine, bientôt en ligne

Un flux annuel estimé à 40 milliards de dirhams, soit l’équivalent de 28% des économies collectées par les banques dans le pays. C’est le poids de Daret, la tontine marocaine, dans l’économie.

Revue de presseAprès le succès enregistrée dans son pays, l’Egypte, Ahmed Wadi fait le pari de digitaliser Daret, la tontine à la marocaine. Il est en train de faire les dernières démarches auprès des autorités bancaires et financières marocaines pour implanter sa fintech Money Fellow dans le Royaume. Cet article est une revue de presse tirée de Challenge.

Le 15/07/2024 à 21h01

Un flux annuel estimé à 40 milliards de dirhams, soit l’équivalent de 28% des économies collectées par les banques dans le pays. C’est le poids de Daret, la tontine marocaine, dans l’économie. Selon Bank Al Maghrib (BAM), 26% des Marocains optent pour des solutions de financement, dont 88% ont recours à des services informels comme Daret, un mode d’épargne non sécurisé, mais aussi d’un phénomène qui empêche l’intégration des liquidités dans le système bancaire et économique.

Cette manne est aujourd’hui dans le viseur d’Ahmed Wadi. Le fondateur et PDG de la startup Money Fellows est en train de faire les dernières démarches auprès des autorités bancaires et financières marocaines pour implanter sa fintech spécialisée dans les services financiers digitalisés, et surtout la tontine plus connue sous le nom de «gam’eya» en Egypte, indique le magazine Challenge.

Money Fellows a fait le pari de digitaliser au Maroc cette activité d’épargne communautaire. «La tontine n’est plus un simple outil de cohésion sociale, associé à des bénéfices d’épargne ou d’assistance mutuelle. Elle devient un produit financier», lit-on. Les utilisateurs qui accèdent à la plateforme ont juste à choisir le ou les groupes où ils souhaitent être contributeurs. Ce choix est opéré non pas sur la base de la relation de confiance entre les membres, mais d’avantage sur la base des possibles gains qu’il y a à tirer dans tel ou tel groupe de contribution. Money Fellows se charge de garantir la fiabilité et la crédibilité des participants.

Que gagne la startup? «En Egypte, elle facture aux utilisateurs de son application qui choisissent ses premiers spots des frais de service uniques de 6%. À mesure que de plus en plus de personnes rejoignent les cercles, les utilisateurs sont facturés à un pourcentage inférieur», précise Challenge. Money Fellows revendique aujourd’hui 4,7 millions d’utilisateurs et indique que jusqu’à 7 % de ce nombre représente des personnes qui contribuent sur une base mensuelle.

Il y a quelques mois, cette plateforme, a levé 31 millions de dollars. Son objectif: utiliser ces nouvelles ressources pour accélérer sa croissance en diversifiant son portefeuille de services et en étendant son offre sur les segments B2C et B2B, ainsi que son expansion géographique en Afrique et en Asie. Ainsi, le Maroc sera la première destination Money Fellows sur l’international.

Par Lamia Elouali
Le 15/07/2024 à 21h01