Seulement 3,8 % des ménages au Maroc déclarent épargner une part de leurs revenus. Seuls 37% de la population en âge adulte a un travail rémunéré et, partant, serait en mesure d’épargner. Toutes les enquêtes menées à ce sujet (HCP, Global Fondex) montrent que l’épargne financière demeure faible au Maroc. Dans son intervention, mercredi à Rabat, lors de la Conférence organisée par la CDG et Barid Al-Maghrib à l’occasion de la Journée mondiale de l’épargne, le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, reconnaît une certaine méconnaissance des aspects micro-économiques de l’épargne. "Nous avons grandement besoin d’informations et de statistiques s’agissant de certaines caractéristiques encore difficiles à appréhender (revenu, épargne, patrimoine, etc.)", affirme-t-il.
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"Le Maroc peut se prévaloir d’un système financier parmi les plus développés à l’échelle régionale, appuyé par un système bancaire solide présent dans plus de trente pays. Cela dit, malgré une offre diversifiée de services et de produits d’épargne (logement, actions, éducation), le secteur bancaire marocain souffre d’un manque structurel de profondeur et de liquidité", déclare le wali, qui invite à consulter le rapport d’évaluation faite en 2015 par les services de la Banque mondiale (FSAP).
"La situation est assez paradoxale dans la mesure où nous avons système financier développé et une demande limitée en services financiers", constate Jouahri pour lequel le défi serait d’amener les Marocains à mettre leur épargne au service de l’économie. Cela, dit-il, passe par l’éducation et la sensibilisation qui ne sont pas prises en compte lors de l’élaboration et la mise en œuvre des plans stratégiques.
Le wali de BAM illustre son propos en soulignant le faible engouement des particuliers pour le marché boursier. En plus du manque de sensibilisation aux avantages et aux risques inhérents à l’investissement en Bourse, Jouahri pointe la spéculation de masse à l’origine du décalage manifeste entre les niveaux de valorisation et les fondamentaux, ce qui s’est traduit par une perte de confiance sur le marché boursier.
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En guise de solution, le wali incite à développer de nouvelles options alternatives en intégrant de nouveaux modèles moins coûteux et plus adaptés aux besoins, à l’image de l’offre «digitale» des établissements de paiement nouvellement installés sur le marché. A propos de ce dossier précisément, Jouahri annonce que le démarrage de l’interopérabilité, qui va permettre aux clients d’effectuer en temps réel leurs paiements via le mobile indépendamment de l’opérateur ou de la banque, aura lieu dans les jours qui viennent.