Entre autorités de tutelle et étudiants en médecine, le bras de fer, qui dure plus de trois mois maintenant, se poursuit. A la sortie, une menace sérieuse d’une année blanche. L’alerte est donnée par le quotidien L’Economiste dans son édition du jeudi 21 mars.
Pour l’heure, les étudiants n’ont passé ni les examens ni les stages à l’exception des étudiants de la médecine militaire et des étrangers et un 4e mois de grève démarre sans qu’une solution ne se profile à l’horizon.
«Le gouvernement reste inflexible sur la durée de la formation des médecins fixée à 6 ans au lieu de 7 comme auparavant. Pour les deux ministres en charge de ce dossier, Abdellatif Miraoui et Khalid Aït Taleb, cette question relève de la souveraineté de l’Etat», souligne le quotidien. Le gouvernement a retenu l’hypothèse d’une année blanche, s’il n’y a pas d’accord, et s’y prépare.
«Cependant, une question s’impose: peut-on sauver l’année?», s’interroge L’Economiste. Si un accord est trouvé, le calendrier sera cependant chamboulé et il faut compter fin novembre pour finir l’année et décembre pour démarrer l’année prochaine.
La réduction des années d’études en médecine s’inscrit dans le cadre d’une réforme globale, explique le quotidien. Le but est de doubler les lauréats à l’horizon 2026 et de réviser les normes pédagogiques. «Le nouveau modèle de développement a recommandé la nécessité d’accroître le nombre d’étudiants dans les facultés de médecine. Trois nouvelles facultés ont ouvert leurs portes. C’est dans ce contexte que le gouvernement a décidé d’augmenter de 20% le nombre les places disponibles dans les facultés de médecine», lit-on.
Douloureuse, la réforme est néanmoins nécessaire au vu du déficit actuel: 32.000 médecins et de 65.000 infirmiers.
Ces chiffres ont été avancés à plusieurs reprises par Khalid Aït Taleb. Le ministre de la Santé et de la Protection sociale avait également tiré la sonnette d’alarme qui confirme l’hémorragie enregistrée dans le nombre de médecins qui optent pour l’émigration.
Ainsi, près de 600 médecins sur 1.600 formés par an quittent le Maroc. L’Etat dépense beaucoup d’argent pour les former. Le coût de la formation d’un médecin est estimé à 1 million de dirhams. Le tout pour qu’une grande partie des effectifs s’exilent une fois leur doctorat en médecine en poche.